(RSF/IFEX) – Le ministère de l’Information a annulé, le 4 mars 2003, vingt-deux licences de publication. Le gouvernement a également annoncé l’adoption d’un amendement à la loi sur la presse qui permet de révoquer la licence de toute publication qui n’arriverait pas à faire paraître trois numéros consécutifs. RSF s’est adressée au président des Maldives, […]
(RSF/IFEX) – Le ministère de l’Information a annulé, le 4 mars 2003, vingt-deux licences de publication. Le gouvernement a également annoncé l’adoption d’un amendement à la loi sur la presse qui permet de révoquer la licence de toute publication qui n’arriverait pas à faire paraître trois numéros consécutifs.
RSF s’est adressée au président des Maldives, Maumoon Abdul Gayoom, pour s’inquiéter des conséquences de ces changements législatifs qui renforcent la possibilité pour le gouvernement de museler toute critique. RSF demande au Président de revenir sur cette décision et de libéraliser la loi sur la presse. Enfin, l’organisation a réitéré sa demande en faveur de la libération de Mohamed Zaki, Ibrahim Luthfee, Fatimath Nisreen et Ahmad Didi, responsables du bulletin d’information électronique « Sandhaanu », détenus depuis juillet 2002 (consulter l’alerte de l’IFEX du 21 janvier 2003).
Le 4 mars, le ministère de l’Information, des Arts et de la Culture a annoncé que vingt-deux licences ont été retirées pour « publication irrégulière ». La grande majorité des titres visés ne paraissaient plus ou irrégulièrement. Il s’agit notamment du quotidien « Monday Times », et des magazines « Rankolhu », « Faiymini », « Koveli » et « Kokaa ». Certains journalistes sous couvert de l’anonymat ont dénoncé une « journée noire » pour la presse des Maldives. Ils soulignent qu’il s’agit d’un « acte d’intimidation » de la part du gouvernement dirigé par Gayoom.
Le même communiqué officiel a précisé que le gouvernement a introduit des amendements à la loi sur la presse. La révision de l’article 29 permet de révoquer la licence d’une publication qui aurait manqué de faire paraître trois numéros successifs. Le responsable de la publication suspendue doit attendre six mois avant de redemander une autorisation pour un nouveau titre.
Il existe actuellement trois quotidiens privés et une dizaine de magazines aux Maldives. On peut craindre un durcissement des autorités vis-à-vis de la presse à l’approche des élections générales prévues en 2004.