(RSF/IFEX) – Le site que deux journalistes du quotidien « Ziua » (‘Le Jour ») avaient ouvert à l’adresse http://www.mae.haos.ro a été fermé suite à l’intervention, le 15 juin 2006, du gouvernement auprès de leur hébergeur privé CHML. Celui-ci a par ailleurs communiqué aux autorités des informations concernant les journalistes, violant ainsi la loi sur la protection des […]
(RSF/IFEX) – Le site que deux journalistes du quotidien « Ziua » (‘Le Jour ») avaient ouvert à l’adresse http://www.mae.haos.ro a été fermé suite à l’intervention, le 15 juin 2006, du gouvernement auprès de leur hébergeur privé CHML. Celui-ci a par ailleurs communiqué aux autorités des informations concernant les journalistes, violant ainsi la loi sur la protection des informations personnelles.
« Il est surprenant que la Roumanie, futur membre de l’Union européenne, ne respecte dans cette affaire, ni la liberté d’expression, ni la confidentialité de certaines informations personnelles. Ces droits sont pourtant respectivement garantis par la Convention européenne des droits de l’homme et la loi roumaine n° 677-2001. Nous appelons le gouvernement roumain à reconsidérer cette décision et à demander à l’hébergeur CHML de rétablir immédiatement le site de ces journalistes qui ne contenait aucune information illégale », a déclaré Reporters sans frontières.
George Damian et Victor Roncea sont deux journalistes du quotidien « Ziua » spécialisés dans les sujets relatifs à la politique étrangère de la Roumanie. Ils avaient monté le site http://www.mae.haos.ro peu après avoir rédigé une série d’articles sur le licenciement d’un haut responsable du ministère des Affaires étrangères.
Leur site avait pour objectif de relater l’instabilité et le « chaos » qui règne au sein du ministère et se présentait comme un site parodiant le site officiel de l’administration ( http://www.mae.ro/ ). Il copiait fidèlement sa mise en page tout en indiquant clairement dans son en-tête qu’il s’agissait là d’un « pamphlet » abordant le sujet sur un ton ironique.
Le ministère a considéré que les textes publiés sur le site avaient pour but de déstabiliser l’administration et qu’ils portaient atteinte à son image. Il est alors intervenu auprès de l’hébergeur CHML pour faire fermer le site et obtenir des informations personnelles sur les deux journalistes. CHML a obtempéré alors qu’il n’est pas du ressort du ministère d’ordonner la fermeture d’un site et que dévoiler de telles informations est interdit par la loi roumaine.
L’Agence de monitoring des Médias, organisation partenaire de Reporters sans frontières, a adressé plusieurs lettres ouvertes au ministère pour lui demander de revoir sa décision, en vain.