(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ : Guinée : Le gouvernement ouvre l’espace audiovisuel aux privés New York, le 30 août 2005 – Le président Lansana Conté a signé un décret le 20 août qui autorise l’existence de radios et télévisions privées en Guinée, un des derniers pays en Afrique avec l’Eritrée […]
(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ :
Guinée : Le gouvernement ouvre l’espace audiovisuel aux privés
New York, le 30 août 2005 – Le président Lansana Conté a signé un décret le 20 août qui autorise l’existence de radios et télévisions privées en Guinée, un des derniers pays en Afrique avec l’Eritrée et le Zimbabwe à encore interdire cette catégorie de médias. Le décret, attendu depuis presque 14 ans, permet aux citoyens et aux organisations privées de détenir des médias audiovisuelles, mais exclut les partis politiques et les confessions religieuses.
« Ceci est un premier pas important, mais le véritable test pour le gouvernement sera de voir s’il va utiliser ou pas des critères politiques dans l’attribution des licences, et si les stations auront la possibilité d’émettre librement », a dit Ann Cooper, directrice exécutive du CPJ.
Des journalistes guinéens expliquent la nouvelle mesure par la pression des bailleurs de fonds, en particulier celle de l’Union européenne, et une intense campagne à l’intérieur du pays.
Souleymane Diallo, défenseur réputé de la liberté de presse et rédacteur en chef du journal indépendant « Le Lynx », a exprimé son inquiétude face à l’interdiction faite aux partis politiques et organisations religieuses d’être propriétaires de stations de radio ou de télévision. Diallo a signalé que la loi sur la liberté de presse date de 1991, mais que le gouvernement ne l’avait pas mise en vigeur pour l’audiovisuel.
Quelques journaux privés existent dans la capitale Guinéenne, Conakry, mais seuls quelques uns d’entre eux sont publiés régulièrement. Ils sont tous soumis aux intrusions du gouvernement ou à la censure, lorsqu’ils publient des articles critiques vis-à-vis du régime en place. Des journaux étrangers, comme l’hebdomadaire Jeune Afrique l’Intelligent, basé en France, sont parfois saisis par les autorités et interdits de distribution s’ils publient des articles sur des sujets considérés comme sensibles ; par exemple, la santé du président – que certains disent fragile – ou relatifs à l’instabilité politique.
Certains journalistes de la presse locale craignent que le gouvernement ne traîne encore les pieds dans la mise en oeuvre de la loi, ou que des lenteurs administratives ne bloquent la délivrance des autorisations. Ces autorisations sont délivrées par le Ministère de l’Information, après avis du Conseil National de la Communication (CNC). C’est seulement après cette phase que le Ministère des Télécommunications attribue une fréquence.
Toutefois, le président du CNC, Boubacar Yacine Diallo, a déclaré au CPJ que les premières stations pourraient voir le jour « d’ici la fin de l’année ».
Le CPJ est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, basée à New York, qui défend la liberté de presse dans le monde. Pour plus d’informations, visitez notre site web http://www.cpj.org.