(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la décision des autorités militaires, le 17 mai 2007, de bloquer l’accès à des blogs « critiques à l’encontre de l’armée et des membres du gouvernement », sous prétexte qu’ils constitueraient un « danger pour la sécurité nationale ». L’organisation dénonce une utilisation abusive de l’argument de la « sécurité nationale » afin d’exercer un […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la décision des autorités militaires, le 17 mai 2007, de bloquer l’accès à des blogs « critiques à l’encontre de l’armée et des membres du gouvernement », sous prétexte qu’ils constitueraient un « danger pour la sécurité nationale ».
L’organisation dénonce une utilisation abusive de l’argument de la « sécurité nationale » afin d’exercer un plus grand contrôle sur Internet. « Cette mesure est sans précédent aux Fidji. Dans un pays où la presse est déjà régulièrement menacée par les autorités, cette nouvelle politique de filtrage du Net est inquiétante », a déclaré l’organisation.
Le colonel Pita Driti, commandant de l’armée de terre, a annoncé que l’accès aux sites d’informations et aux blogs qui contiennent « des mensonges et représentent une menace pour la sécurité nationale » serait rendu impossible à compter du 17 mai 2007.
Plusieurs blogs étaient inaccessibles dès le 18 mai, parmi lesquels resistfrankscoup ( http://www.resistfrankscoup.blogspot.com/ ) et fijishamelist ( http://fijishamelist.blogspot.com/ ), mais beaucoup ont changé d’adresse afin de contourner cette censure. Le colonel Pita Driti a précisé que « l’état d’urgence était toujours d’actualité et que les gens doivent être conscients que certaines libertés doivent être restreintes, y compris la liberté d’expression. Quand nous aurons trouvé ces blogueurs, nous les conduirons dans nos quartiers militaires et leur expliquerons ce en quoi leurs propos constituent une menace pour le pays ».
En décembre 2006, le chef des armées, Franck Bainimarama, a pris le pouvoir. Il a déclaré vouloir accorder une certaine indépendance aux médias, tout en s’assurant de pouvoir « faire obstacle à ceux qui tenteraient de profiter de la situation pour inciter les gens à troubler la paix qui règne actuellement ». Depuis ce coup d’Etat, de nombreux opposants ont été détenus, menacés et, parfois, battus.