Le gouvernement, qui est l'accusé dans l'affaire a demandé au Tribunal communautaire de la CEDEAO un délai supplémentaire pour préparer sa défense.
(MFWA/IFEX) – Le gouvernement de la Gambie, qui est l’accusé dans l’affaire de Musa Sandykhan, ancien rédacteur en chef du journal interdit « The Independent », basé à Banjul, qui aurait été torturé par les agents d’état en 2006, a demandé au Tribunal communautaire de la CEDEAO le 28 octobre 2009 un délai supplémentaire pour préparer sa défense.
C’était après que le gouvernement ait retiré la demande qu’il avait déposé pour contester la décision de la CEDEAO de rejeter son objection préliminaire qu’il avait soulevée à l’égard de l’affaire. Le commencement de l’audience est prévu pour le 15 décembre 2009.
Apres avoir boycotté le tribunal à deux reprises, le gouvernement gambien dans un document de 20 pages fait appel au Tribunal communautaire de rejeter l’affaire Sandykhan parce qu’il ne dispose pas de la compétence d’entendre l’affaire et que la plaignant n’avait pas épuisé toutes les procédures domestiques.
Cet événement se présente à la suite de deux échecs successifs, subis par le gouvernement gambien dans l’affaire devant le Tribunal de la CEDEAO, aussi bien que les efforts infructueux qu’il avait fait en vue d’amener les états-membres de la CEDEAO à modifier le Protocol additionnel qui permet aux citoyens d’avoir accès au tribunal sans préalablement épuiser les remèdes locaux.
En novembre 2007, la Fondation pour les Media en Afrique de l’Ouest (MFWA) a intenté le procès au nom de Sandykhan afin de rechercher de la justice pour lui et aussi de faire amener du secours aux nombreux autres journalistes gambiens qui avaient subi le même sort et s’étaient donc exilés par crainte de répression.
Sandykhan a pris la fuite pour s’exiler après sa libération de détention illégale. Il est parmi les vingtaines de victimes qui furent mis en détention illicite et ont été soumises à toutes formes de cruauté, y compris la torture, des mains des agents de sécurité du Président Yahyha Jammeh suite au présumé tentative de coup d’état en mars 2006.
Le gouvernement avait auparavant fait preuve de grave non-respect envers le Tribunal dans une affaire ancienne dans laquelle il a refusé de libérer Chief Ebrima Manneh, un autre journaliste gambien détenu par l’infâme National Intelligence Agency (l’Agence National d’Intelligence) en 2006. A plusieurs reprises, le Tribunal avait saisi le gouvernement à l’égard de cette affaire mais celui-ci avait toujours refusé de faire acte de présence, ce qui a obligé le Tribunal de prononcer un jugement par défaut.