(RSF/IFEX) – Le ministre des Sciences et des Technologies, Kong Cho Ha, a déclaré, le 3 décembre 2006, que le gouvernement comptait mettre en place des règles visant à empêcher les « utilisations malveillantes » d’Internet et la diffusion par les blogueurs d’informations nuisant à l' »harmonie sociale » du pays. Reporters sans frontières s’inquiète de ces déclarations qui […]
(RSF/IFEX) – Le ministre des Sciences et des Technologies, Kong Cho Ha, a déclaré, le 3 décembre 2006, que le gouvernement comptait mettre en place des règles visant à empêcher les « utilisations malveillantes » d’Internet et la diffusion par les blogueurs d’informations nuisant à l' »harmonie sociale » du pays. Reporters sans frontières s’inquiète de ces déclarations qui pourraient ouvrir la voie à une législation liberticide concernant Internet.
« Le gouvernement d’Abdullah Badawi semble vouloir imposer à Internet la politique de fermeté qu’il applique déjà à la presse. Les blogueurs malaisiens jouissent aujourd’hui d’une liberté de ton que ne peuvent pas se permettre les journalistes des médias traditionnels. Il est crucial pour la vie démocratique dans le pays qu’Internet ne soit pas poussé à l’autocensure », a affirmé Reporters sans frontières.
Le ministre des Sciences et des Technologies a effectué ces déclarations lors d’un événement organisé par l’Association de l’industrie de l’informatique et du multimédia de Malaisie (Pikom). Il a affiché clairement sa volonté de réguler les informations diffusées par les blogueurs : « Nous souhaitons créer des lois strictes afin de contrôler les abus sur Internet. Elles dissuaderont les blogueurs de prôner le désordre et le chaos dans la société. Nous voulons les responsabiliser. » Ces déclarations sont d’autant plus étonnantes que la régulation d’Internet est habituellement prise en charge par ministère de l’Energie, de l’Eau et des Communications.
Le gouvernement envisage par ailleurs d’exiger des blogueurs qu’ils s’enregistrent auprès du ministère de l’Information. Bien que Kong Cho Ha aient reconnu que ce système était difficilement applicable, il pousserait néanmoins les blogueurs malaisiens qui osent critiquer le gouvernement à fermer ou autocensurer leur publication.
Le gouvernement affirme régulièrement n’imposer aucune censure aux médias électroniques. Pourtant, dans les faits, les mesures d’intimidation, notamment contre le seul quotidien en ligne indépendant, Malaysiakini ( http://www.malaysiakini.com.my ), et les déclarations menaçantes n’ont cessé de se multiplier afin de pousser les responsables de publication à l’autocensure.