(RSF/IFEX) – RSF est indignée par la décision du gouvernement du Bangladesh de maintenir en détention Saleem Samad, journaliste et correspondant de l’organisation, en vertu de la Loi sur les pouvoirs spéciaux (Special Powers Act de 1974). « Alors que la famille et les proches de Saleem Samad s’apprêtaient à célébrer sa libération ordonnée par la […]
(RSF/IFEX) – RSF est indignée par la décision du gouvernement du Bangladesh de maintenir en détention Saleem Samad, journaliste et correspondant de l’organisation, en vertu de la Loi sur les pouvoirs spéciaux (Special Powers Act de 1974).
« Alors que la famille et les proches de Saleem Samad s’apprêtaient à célébrer sa libération ordonnée par la Haute Cour, le gouvernement prend une décision injustifiée et abusive », a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Altaf Hossain Chowdhury, à l’origine de la détention prolongée de Samad, RSF a demandé la libération immédiate du journaliste et l’abandon des accusations de « conspiration » et de « sédition » qui pèsent contre lui. « On peut se demander pourquoi Saleem Samad est toujours emprisonné alors que Zaiba Malik, Bruno Sorrentino et Priscilla Raj, les principaux accusés, ont déjà été libérés. Si le gouvernement de Dhaka a quelque chose à reprocher à Reporters sans frontières pour son travail de dénonciation des violations répétées de la liberté de la presse au Bangladesh, il peut utiliser la justice internationale et cesser de harceler notre correspondant », a conclu Ménard.
Le 24 décembre 2002, le jour où la Haute Cour a accordé une libération sous caution à Samad, fixeur de l’équipe de télévision Channel 4 et correspondant de RSF, le gouvernement a obtenu en vertu d’une loi d’urgence (Special Powers Act), la prolongation de sa détention d’un mois. Le gouvernement n’a fourni aucun détail sur les raisons de cette décision. Samad a été arrêté le 29 novembre après avoir collaboré avec deux journalistes britanniques à la préparation d’un documentaire sur la situation politique du Bangladesh.
Depuis son adoption en 1974, la loi sur les pouvoirs spéciaux a été dénoncée comme une loi d’exception qui a permis des milliers de détentions abusives. Lors de la campagne électorale de 2001, le Premier ministre Begum Khaleda Zia a promis d’abroger cette loi d’exception. Mais depuis octobre 2001, son gouvernement l’a utilisée pour emprisonner des dizaines d’opposants et de journalistes. Selon un rapport d’enquête parlementaire de 2000, l’État du Bangladesh a perdu devant la justice plus 80 % des procédures engagées en vertu de cette loi.
Depuis le 8 décembre, Shahriar Kabir, journaliste et militant des droits de l’homme, est également détenu en vertu de la loi sur les pouvoirs spéciaux pour avoir témoigné auprès de l’équipe de Channel 4 sur la situation politique dans le pays. Il a été transféré le 22 décembre à la prison de Gazipur (au nord de Dhaka). Quant à Mainul Islam Khan, un autre militant des droits de l’homme, il a été obligé de quitter le pays de peur d’être arrêté. Il avait également aidé l’équipe de Channel 4 lors de son reportage.