(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime sa consternation à la suite des apparentes pressions dont aurait fait l’objet le quotidien « Chicago Tribune » de la part du gouverneur de l’État de l’Illinois, Rod Blagojevich. Ce dernier a été arrêté, le 9 décembre 2008, avec son chef de cabinet, John Harris, dans le cadre d’une « affaire de […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime sa consternation à la suite des apparentes pressions dont aurait fait l’objet le quotidien « Chicago Tribune » de la part du gouverneur de l’État de l’Illinois, Rod Blagojevich. Ce dernier a été arrêté, le 9 décembre 2008, avec son chef de cabinet, John Harris, dans le cadre d’une « affaire de corruption politique généralisée » selon le procureur Patrick Fitzgerald.
Parmi les éléments du dossier, des conversations téléphoniques ont révélé que Rod Blagojevich et ses employés auraient requis le limogeage des journalistes des pages d’opinions du « Chicago Tribune » en échange de l’intervention du département financier de l’Illinois dans la vente du club baseball de Chicago, les Cubs, et de son stade – propriétés du groupe Tribune Company.
Lors d’une conversation téléphonique datée du 6 novembre, John Harris aurait déclaré au gouverneur avoir abordé la question avec un conseiller financier du quotidien dans les termes suivants: « Il semblerait que l’on puisse avancer mais nous courons le risque de voir tout ceci tomber a l’eau à cause de votre page Opinion. » Cinq jours plus tard, John Harris aurait appelé le gouverneur pour lui faire savoir que le conseiller avait discuté avec le propriétaire du quotidien, lequel « avait bien reçu le message et s’était montré très réceptif ». « Certaines réorganisations internes et réductions de budgets sont en vue et pourraient lui permettre de s’en prendre à ce service », aurait ajouté le directeur de cabinet.
La rédaction en chef du « Chicago Tribune » a assuré, dans un communiqué diffusé le 9 décembre, n’avoir jamais subi de pressions de la part de la direction du journal de nature à modifier la ligne éditoriale, soulignant que de récentes réductions de postes n’avaient pas concerné les éditorialistes.