(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières proteste vivement contre les nouvelles restrictions imposées par le Hamas aux professionnels des médias dans la bande de Gaza. « Aucun journaliste ne pourra continuer à exercer ses fonctions sans l’obtention d’une nouvelle carte de presse, délivrée par le ministère de l’Information », a déclaré Tahar Al-Nounou, porte-parole du Hamas, le 31 […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières proteste vivement contre les nouvelles restrictions imposées par le Hamas aux professionnels des médias dans la bande de Gaza. « Aucun journaliste ne pourra continuer à exercer ses fonctions sans l’obtention d’une nouvelle carte de presse, délivrée par le ministère de l’Information », a déclaré Tahar Al-Nounou, porte-parole du Hamas, le 31 octobre 2007. Par ailleurs, deux journalistes d’Al-Aqsa TV, chaîne de télévision du Hamas, sont détenus par les forces de sécurité, mandatées par l’Autorité palestinienne, à Al-Khalil (Cisjordanie).
« Après avoir dissous le mois dernier le Syndicat des journalistes, le Hamas tente à présent de leur imposer des mesures administratives qui pourraient aboutir à de graves restrictions (consulter les alertes de l’IFEX des 7 et 6 septembre 2007). La carte de presse est avant tout un outil qui permet de faciliter le travail des médias et la couverture des activités officielles. Dès lors, la décision du Hamas paraît motivée par des considérations politiques », a déclaré l’organisation.
« En Cisjordanie, l’Autorité palestinienne, sous le contrôle du Fatah, parti du président Mahmoud Abbas, condamne les exactions du Hamas mais n’a aucun scrupule à placer des journalistes en prison, apparemment sans raison, si ce n’est leur appartenance à un média affilié au parti islamiste. Nous déplorons que les journalistes palestiniens figurent parmi les premières victimes de cet affrontement entre les deux factions », a ajouté Reporters sans frontières.
Le Hamas a décidé d’interdire aux journalistes qui ne sont pas accrédités auprès du ministère de l’Information, sous le contrôle du parti islamiste, d’exercer leur profession. Cette annonce a soulevé une vague de protestation au sein des médias et des organisations professionnelles de la bande de Gaza. Beaucoup refusent de se conformer à la directive du Hamas. Seuls les médias affiliés au parti islamiste s’y sont pliés.
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza, le 14 juin, six mois après être sorti vainqueur des urnes, lors des dernières élections législatives. Depuis cette date, le parti islamiste a régulièrement fait obstacle au travail de certains journalistes. Les médias jugés proches du Fatah ont subi de nombreuses attaques. Interpellations, arrestations, fermeture de médias font désormais partie du quotidien des journalistes qui ne font pas allégeance au Hamas.
Par ailleurs, la police du Hamas a perquisitionné, le 6 novembre, le domicile de Hicham Saqalah, du bulletin d’information en ligne « Al-Rassed Al-I’lami ». Les agents ont saisi son ordinateur, ses archives, son téléphone portable et des dizaines de CD. Le journaliste a été averti qu’une plainte avait été déposée contre lui sans connaître l’identité du plaignant ou ses motivations.
Depuis le mois de juin, Reporters sans frontières a recensé au moins neuf agressions de professionnels des médias par des membres de la Force exécutive, bras armé du Hamas. Ces derniers ont procédé à au moins 21 interpellations.
Par ailleurs, dans le sud de la Cisjordanie, des membres des forces préventives de sécurité palestiniennes ont interpellé, le 5 novembre, le journaliste Alaa Al-Titi et le cameraman Ossayd Amarneh d’Al-Aqsa TV après qu’ils avaient rencontré les membres de la famille d’un député du Hamas arrêté en début de semaine par l’armée israélienne. Les deux hommes sont détenus à Al-Khalil.