(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le retour de la politique de harcèlement, par les autorités de Djibouti, de l’hebdomadaire privé « Le Renouveau », organe de l’un des principaux partis d’opposition du pays, ainsi que de son directeur de publication, Daher Ahmed Farah, et de et ses collaborateurs. « Après presque trois ans de calme relatif, « Le […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le retour de la politique de harcèlement, par les autorités de Djibouti, de l’hebdomadaire privé « Le Renouveau », organe de l’un des principaux partis d’opposition du pays, ainsi que de son directeur de publication, Daher Ahmed Farah, et de et ses collaborateurs.
« Après presque trois ans de calme relatif, « Le Renouveau » subit de nouveau l’agressivité du gouvernement. Plutôt que de lancer la police et la justice à l’assaut d’une des rares voix dissidentes de Djibouti, les autorités devraient plutôt se rendre compte qu’il est archaïque de maintenir un contrôle strict et frileux sur l’information. Les collaborateurs du « Renouveau » et les proches de Daher Ahmed Farah doivent être laissés en paix, dans la mesure où on les poursuit pour un article qui a le seul tort de déranger le pouvoir en place », a déclaré l’organisation.
Le 2 février 2007, la police djiboutienne a effectué une perquisition sans mandat au domicile de Daher Ahmed Farah, actuellement à l’étranger, affirmant être à la recherche du frère du journaliste. Le lendemain, les forces de l’ordre ont interpellé et placé en garde à vue Hared Abdallah Barreh, militant du Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD) et responsable de la distribution du journal, ainsi que Farah Abadid Hildid, président d’une des fédérations du parti. Les deux hommes sont actuellement détenus dans les locaux de la police criminelle. Souleiman Farah Lodon et Souleiman Hassan Fadal, respectivement vice-président et secrétaire général du MRD, ont pour leur part été entendus par le procureur de la République, puis par la police et laissés libres. Le 4 février, le domicile de Daher Ahmed Farah a une nouvelle fois été perquisitionné. La police a confisqué un ordinateur personnel.
Ces opérations de police font suite à l’ouverture d’une information judiciaire contre « Le Renouveau », pour un article intitulé: « Omar Aïdid subit les foudres du pouvoir ». Paru le 1er février, l’article évoquait l’arrestation d’un commerçant, qu’un conflit oppose au gouverneur de la banque nationale de Djibouti, par ailleurs beau-frère du président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh.
Dans la ligne de mire du régime d’Ismaël Omar Guelleh depuis plus d’une dizaine d’années, Daher Ahmed Farah avait été arrêté à quatre reprises en 2003 et avait passé, au total, une soixantaine de jours en prison au cours de l’année. Son frère Houssein avait passé neuf jours en prison, en juin 2004, sous prétexte qu’il aurait « attenté à la vie de la première dame du pays ». Alors qu’il circulait en voiture pour aller couvrir une manifestation populaire, il avait dû freiner brusquement pour éviter le convoi officiel.