(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ferdinand Koungou Edima, RSF a protesté contre le harcèlement dont est victime le trihebdomadaire indépendant « Mutations » : interventions des forces de l’ordre au siège du journal, saisie de 300 exemplaires et audition du directeur de publication. « Cet acharnement contre une publication indépendante qui n’a fait […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ferdinand Koungou Edima, RSF a protesté contre le harcèlement dont est victime le trihebdomadaire indépendant « Mutations » : interventions des forces de l’ordre au siège du journal, saisie de 300 exemplaires et audition du directeur de publication. « Cet acharnement contre une publication indépendante qui n’a fait qu’exercer son droit à l’information doit cesser. D’autant plus que ces actes sont contraires à la législation camerounaise en matière de liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a rappelé que le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Selon des informations recueillies par RSF, le 30 juillet 2001, dans l’après-midi, une vingtaine de gendarmes ont bloqué pendant plusieurs heures l’accès au siège de « Mutations », obligeant le personnel à rester à l’intérieur. Ils ont affirmé être à la recherche du directeur de publication, Ahman Mana, avant de saisir 300 exemplaires du journal. Les autorités lui reprochent d’avoir publié, dans une édition spéciale, les vingt et un décrets de loi portant sur la réforme de l’armée, signés par le président Paul Biya, le 26 juillet dernier. La totalité de ces décrets n’étant apparemment pas publique, les gendarmes ont voulu connaître l’identité de l’informateur du journal. Le lendemain, Mana, qui s’est présenté spontanément auprès des services de gendarmerie, a refusé de révéler ses sources en vertu de la loi du 19 décembre 1990 relative à la « Liberté de communication sociale au Cameroun » dont l’article 50 garantit la protection des sources d’information.
Depuis quelques jours, le quotidien gouvernemental « Cameroon Tribune » publie, à raison de deux ou trois décrets par jour, les détails de cette même réforme sans pour autant être inquiété par les autorités.