(MFWA/IFEX) – Il y a un an, le 28 mars 2006, le gouvernement gambien a fermé par la force les locaux de l' »Independent », un journal bihebdomadaire basé à Banjul. Au moment de la fermeture, aucune raison pour cette décision a été donnée et le journal n’a pas été autorisé à reprendre ses publications. Le 28 […]
(MFWA/IFEX) – Il y a un an, le 28 mars 2006, le gouvernement gambien a fermé par la force les locaux de l' »Independent », un journal bihebdomadaire basé à Banjul. Au moment de la fermeture, aucune raison pour cette décision a été donnée et le journal n’a pas été autorisé à reprendre ses publications.
Le 28 mars 2006, une semaine après que le gouvernement a annoncé le coup d’état manqué, les agents de sécurité de la Gambie ont barricadé les locaux du journal et arrêté tout le personnel, y compris le directeur à responsabilités générales, Madi Cessay, et le rédacteur en chef, Musa Saidykhan. Les deux ont été mis en garde à vue par la redoutable Agence Nationale des Renseignements (NIA) pour une période de trois semaines. Ils ont été torturés avant d’être libérés le 20 avril 2006 sans qu’aucune plainte ne soit portée contre eux.
Un autre journaliste de l' »Independent », Lamin Fatty, a été arrêté le 10 avril 2006 et tenu au secret pour deux mois. Il a été également été torturé avant d’être inculpé de publication de « fausses informations ».
Selon les sources de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), sans qu’une ordonnance soit donnée par un tribunal compétent, des policiers en civil se sont définitivement installés aux locaux du journal.
La MFWA n’est pas du tout étonnée par l’action arbitraire menée contre l' »Independent » parce que celui-ci était le seul journal critique du pays au moment de la descente sur les locaux du journal et de la fermeture de celui-ci. L’autre journal critique, « The Point », a été réduit au silence quand son rédacteur en chef, Deyda Hydara, a été brutalement assassiné par des agresseurs inconnus en décembre 2004. Trois ans après, personne n’a été inculpé de sa mort.
Même avant sa fermeture, l' »Independent » n’a pas eu un moment de tranquillité depuis qu’il a commencé à paraître en 1999. Il est devenu victime d’incendies criminels et de toutes sortes de brutalités, ce qui a contraint certains de ses journalistes à fuir le pays. En 2003, des incendiaires inconnus ont embrasé ses locaux, tandis qu’en 2004, les agents des « State Guards », la garde présidentielle de l’armée, ont donné l’assaut à l’imprimerie du journal avant de l’embraser.
L’année dernière (2006, qui était une année électorale), il y a eu davantage de violations des droits de l’homme, y compris l’incarcération de plusieurs journalistes. L’aspect le plus perturbant des actions du gouvernement, c’est son refus de libérer Chief Ebriama Manneh, un journaliste du « Daily Observer », un journal pro-gouvernemental, pour des raisons inexpliquées depuis son arrestation par la NIA en juillet 2006 (consulter des alertes de l’IFEX du 26 février, 18 janvier 2007, 18 octobre, 19 et 17 juillet 2006).