(JED/IFEX) – Bamporiki Chamira, journaliste au quotidien « La Tempête des Tropiques », a été libéré le 15 juin 2004 en début d’après-midi du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK, ex-prison centrale de Makala), ou il a passé plus de 15 mois de détention. Aussitôt après sa sortie de prison, le journaliste a rendu visite […]
(JED/IFEX) – Bamporiki Chamira, journaliste au quotidien « La Tempête des Tropiques », a été libéré le 15 juin 2004 en début d’après-midi du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK, ex-prison centrale de Makala), ou il a passé plus de 15 mois de détention. Aussitôt après sa sortie de prison, le journaliste a rendu visite au bureau de JED, muni de sa fiche de libération sur laquelle il est indiqué : « Bamporiki Chamira arrêté et condamné le 16 février 2003 par le parquet général près la cour de sûreté de l’Etat à 14 mois (. . .) du chef de complot contre la vie du chef de l’Etat (. . .) est libéré ce jour par expiration de peine ».
La libération de Chamira intervient 24 heurs après la mise en liberté provisoire d’un autre journaliste, Rakys Bokela, éditeur du journal « Le Collecteur » (journal paraissant sporadiquement à Kinshasa), poursuivi pour diffamation à l’endroit de Aimé Luvumbu, ancien président de la Fédération congolaise de boxe (FECOBOXE), et qui a passé près de trois semaines de détention.
RAPPEL DES FAITS :
Chamira avait été arrêté le 14 février 2003 à 6h00 du matin (heure locale), en même temps que feue son épouse, à leur domicile à Kinshasa/Ngaliema par des agents de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Officiellement, le journaliste était poursuivi pour « participation directe ou indirecte à un complot visant à éliminer le président Joseph Kabila, et participation directe ou indirecte à l’évasion du commandant Doris Mbenge, son gendre, du cachot de l’ANR ».
Le procès Chamira s’est ouvert le 17 juin 2003 devant la Cour de Sûreté de l’Etat (CSE). Au cours de l’instruction, la défense du journaliste, assuré par Dieudonné Diku, avait demandé au Ministère public de donner les faits qui démontrent à suffisance que le journaliste participait à un complot. En guise de réponse, le Ministère public avait dit que le journaliste était en communication téléphonique avec sa fille qui se trouve être l’épouse du commandant Mbenge, le jour même de son évasion. Au cours de cette conversation téléphonique, assure le Ministère public, le journaliste aurait demandé à sa fille « comment évoluait l’opération ? ». Ce qui pour le Ministère public confirmait la participation au complot. La défense du journaliste, quant à elle, estimait que l’aveu du Ministère public supposait que le téléphone du journaliste était sur écoute et que par conséquent, il était possible d’empêcher l’évasion du commandant Mbenge.
L’affaire Chamira avait été prise en délibéré à l’issu de l’audience du 24 juin 2003. Le verdict du procès Chamira n’a pas été officiellement rendu public. Mais Chamira a été libéré avec l’ensemble des membres de sa famille qui étaient poursuivis aussi dans la même affaire.