(RSF/IFEX) – Le 7 septembre 2002, la police a inculpé Iftikhar Gilani, chef du bureau du « Kashmir Times » à New Delhi et correspondant du quotidien pakistanais « The Nation » en Inde, pour « espionnage militaire » au profit du Pakistan. Le journaliste vient d’entamer son troisième mois de détention. « L’accusation d’espionnage au profit d’une puissance étrangère est un […]
(RSF/IFEX) – Le 7 septembre 2002, la police a inculpé Iftikhar Gilani, chef du bureau du « Kashmir Times » à New Delhi et correspondant du quotidien pakistanais « The Nation » en Inde, pour « espionnage militaire » au profit du Pakistan. Le journaliste vient d’entamer son troisième mois de détention. « L’accusation d’espionnage au profit d’une puissance étrangère est un grand classique des gouvernements qui tentent de faire taire ou d’intimider les journalistes critiques. Cette inculpation ne repose sur aucun élément concret », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une nouvelle lettre au vice-Premier ministre et ministre indien de l’Intérieur, Lal Krishna Advani. L’organisation a de nouveau réclamé la libération du journaliste et la fin des poursuites judiciaires contre ce journaliste originaire du Cachemire.
La police de New Delhi a inculpé d’espionnage, le 7 septembre, le journaliste Gilani, l’accusant d’avoir fourni au Pakistan des documents sur la position des troupes et des forces paramilitaires indiennes au Cachemire. L’acte d’accusation présentée au juge Sangeeta Dhingra Sehgal repose sur plusieurs articles de la Loi sur les secrets officiels, sur l’article 120-B (relatif à la conspiration criminelle) et sur l’article 292 (relatif à la pornographie) du Code pénal indien. Selon la police, le journaliste aurait avoué que les documents sur le stationnement de l’armée indienne trouvés à son domicile étaient effectivement destinés au Pakistan. Cette inculpation est intervenue deux jours avant l’expiration du délai légal de 90 jours après lequel Gilani devait être remis en liberté sous caution. La Cour a fixé au 16 septembre prochain l’audience sur la demande de liberté sous caution déposée par l’avocat du journaliste.
Après avoir successivement accusé Gilani de délit financier, d’espionnage et de pornographie, la police affirme avoir trouvé sur son ordinateur un document téléchargé sur un site Internet concernant le conflit armé au Cachemire. Ce document est accessible à tous les internautes. Mais la juge en charge de l’affaire a affirmé ne « pas avoir eu le temps de consulter » ce site Internet.
Gilani, détenu depuis trois mois dans la prison de Tihar, clame son innocence. Le journaliste a récemment affirmé à RSF être « très déprimé ». Au début de sa détention, il a été frappé par des codétenus et il s’est vu refuser par les autorités l’accès à la bibliothèque de la prison.