(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est consternée par la condamnation de Ching Cheong, le 31 août 2006, à cinq ans de prison pour espionnage. Le correspondant du quotidien singapourien « Strait Times » est le deuxième journaliste à faire les frais de la répression contre les médias étrangers en moins d’une semaine. « La peine de cinq ans […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est consternée par la condamnation de Ching Cheong, le 31 août 2006, à cinq ans de prison pour espionnage. Le correspondant du quotidien singapourien « Strait Times » est le deuxième journaliste à faire les frais de la répression contre les médias étrangers en moins d’une semaine.
« La peine de cinq ans de prison prononcée à l’égard de Ching Cheong est révoltante. Le journaliste a été jugé dans des conditions inadmissibles et pour des accusations infondées. A moins de deux ans de l’ouverture des Jeux olympiques à Pékin, cette vague de répression à l’encontre des collaborateurs des médias étrangers est de très mauvais augure et devrait être sévèrement condamnée par le Comité international olympique et par les futurs pays participants », a déclaré l’organisation.
Ching Cheong, correspondant à Hong Kong du quotidien singapourien « Strait Times » et titulaire d’un passeport britannique, a été condamné à cinq ans de prison par la cour intermédiaire numéro 2 de Pékin. Celle-ci a également ordonné la confiscation de plus de 300 000 yuans (environ 29 000 euros) des biens du journaliste. Arrêté le 22 avril 2005, il avait été jugé, le 15 août 2006, à huis clos et en quelques heures.
Le journaliste est accusé d’espionnage au profit de Taïwan. Il aurait vendu des documents « top secret » à des agences de renseignements de l’île. Mary Lau, femme de Ching Cheong, rappelle qu’il a toujours vécu dans des conditions modestes et qu’il n’a jamais vendu d’informations confidentielles. Il aurait en réalité été condamné pour avoir tenté d’obtenir le manuscrit d’un dirigeant réformateur, Zhao Ziyang, victime d’une purge au sein du Parti communiste chinois. L’ombre du Printemps de Pékin plane encore sur les journalistes qui, à l’instar de Ching Cheong, avaient reproché au régime chinois la répression sanglante du mouvement démocratique.
Les proches du journaliste ont annoncé qu’ils feront appel du jugement.
Ching Cheong est le deuxième journaliste, travaillant pour un média étranger, à être condamné à une peine de prison en l’espace d’une semaine. Plus de quatre-vingts journalistes et cyberdissidents sont actuellement emprisonnés en Chine.