(RSF/IFEX) – Le journaliste afghan Sami Yousafzai, détenu au secret à Peshawar depuis le 21 avril 2004, a été transféré au centre de détention de Miranshah, dans la zone tribale du Nord-Waziristan (nord-ouest du pays). Aucune raison à ce transfert n’a été donnée par les autorités. Celles-ci n’ont toujours pas confirmé l’arrestation du journaliste et […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste afghan Sami Yousafzai, détenu au secret à Peshawar depuis le 21 avril 2004, a été transféré au centre de détention de Miranshah, dans la zone tribale du Nord-Waziristan (nord-ouest du pays). Aucune raison à ce transfert n’a été donnée par les autorités. Celles-ci n’ont toujours pas confirmé l’arrestation du journaliste et continuent de lui refuser les visites de ses proches. On est sans nouvelles du conducteur de taxi, Mohamed Salim, qui accompagnait le reporter de l’hebdomadaire américain « Newsweek ».
RSF redoute que Yousafzai soit jugé et condamné en vertu de la loi spéciale régissant les zones tribales (Frontier Crimes Regulation Law), qui n’offre aucune garantie d’un procès juste et équitable. L’organisation réitère son appel à la libération de Yousafzai.
Pour tenter de mettre fin à sa détention au secret, l’avocat Kamran Arif a déposé, le 13 mai, une demande d’habeas corpus devant la Haute Cour de Peshawar, au nom de la mère du journaliste. Clamant que la vie et la liberté de Yousafzai et son chauffeur sont en jeu, l’avocat a demandé à la Cour de se prononcer dans un délai de deux jours. Si sa requête est acceptée, Yousafzai sera présenté devant les juges qui devront statuer sur la légalité de sa détention. L’avocat a par ailleurs demandé que les deux détenus ne puissent être transférés hors de la juridiction de la Haute Cour.
En Afghanistan, les organisations de journalistes se mobilisent en faveur de Yousafzai. Le 10 mai, lors d’une réunion organisée par le Afghan Center for Promotion of Communication (ACPC) à Kaboul, des journalistes ont demandé aux autorités pakistanaises la libération immédiate de leur collègue. Ils ont pointé du doigt la double politique du gouvernement qui a relâché la journaliste américaine et gardé au secret le reporter afghan. La principale association de journalistes d’Afghanistan pour sa part rédigé un communiqué réclamant la libération de Yousafzai.