(RSF/IFEX) – RSF est extrêmement soucieuse du sort du journaliste Emadoldin Baghi qui a reçu, le 8 mai 2005, une convocation lui demandant de se présenter devant la 5e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran le 12. « Nous sommes extrêmement inquiets de cette convocation qui conduira vraisemblablement à l’arrestation d’Emadoldin Baghi, a déclaré RSF. Nous […]
(RSF/IFEX) – RSF est extrêmement soucieuse du sort du journaliste Emadoldin Baghi qui a reçu, le 8 mai 2005, une convocation lui demandant de se présenter devant la 5e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran le 12.
« Nous sommes extrêmement inquiets de cette convocation qui conduira vraisemblablement à l’arrestation d’Emadoldin Baghi, a déclaré RSF. Nous demandons aux Etats européens qui ont entamé un dialogue avec l’Iran de surveiller attentivement le cas de ce fervent défenseur de la liberté d’expression ».
« Nous rappelons que le chef du système judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachemi Chahroudi, a récemment critiqué les libertés que s’octroient la justice et la police iraniennes, comme les convocations ordonnées par des juges et les arrestations abusives qui s’ensuivent, et qui ne constituent pas une application correcte des lois », a ajouté RSF.
Le 9 novembre 2004, Baghi avait été jugé par la 6e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, et condamné, le mois suivant, à un an de prison avec sursis. Mais suite à l’objection du procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, la sentence avait été commuée en une peine de prison ferme. Ce jugement intervenait suite à la parution d’articles dans la presse réformatrice.
Le journaliste avait été condamné, le 17 juillet 2000, à sept ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » et « propagation de fausses nouvelles ». Le 23 octobre, sa peine avait été ramenée à trois ans. Baghi avait été libéré le 6 février 2003 après avoir passé plus de deux ans en prison.
Depuis sa libération, le journaliste continue à défendre les droits de l’homme dans son pays. Rédacteur en chef du quotidien « Jomhouriat » (« Républicain », en persan), suspendu en juillet 2004 par le procureur de Téhéran, Baghi est également fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers d’opinion. Le 5 octobre 2004, il a été interdit de quitter le territoire iranien.
Le mensuel « Jameh no » (« La nouvelle société », en persan), dont sa femme est la directrice, a été récemment suspendu (consulter l’alerte de l’IFEX du 12 avril 2005). Baghi a signé, début mai, avec 255 autres journalistes et intellectuels iraniens, une pétition pour demander une élection présidentielle équitable, et la libération inconditionnelle des prisonniers politiques et particulièrement des journalistes.