(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète de l’état de santé d’Abdallah Zouari, de l’hebdomadaire islamiste « Al-Fajr » (suspendu), qui a entamé une grève de la faim pour protester contre le durcissement de ses conditions de détention, depuis le 27 janvier 2004. Lors de sa dernière visite, sa famille, qui a été interdite de le voir pendant quinze jours, […]
(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète de l’état de santé d’Abdallah Zouari, de l’hebdomadaire islamiste « Al-Fajr » (suspendu), qui a entamé une grève de la faim pour protester contre le durcissement de ses conditions de détention, depuis le 27 janvier 2004. Lors de sa dernière visite, sa famille, qui a été interdite de le voir pendant quinze jours, l’a trouvé physiquement et mentalement très affaibli.
« En autorisant la création d’une radio et d’une télévision privées, le président Zine El-Abidine Ben Ali espère sans doute faire plaisir à son homologue américain qui lui réclame des gages en matière de liberté d’expression. Mais quant à initier de vraies réformes et enfin libéraliser les médias, les journalistes tunisiens peuvent encore attendre ! Le président Ben Ali aurait-il oublié que deux journalistes sont toujours sous les verrous, après avoir déjà croupi dans ses geôles pendant plus de 10 ans ? Ignorerait-il que la famille du cyberdissident Zouhair Yahyaoui, enfin libéré, est victime de harcèlement ? », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 18 février, lors d’une visite du président Ben Ali à Washington, le président George W. Bush a déclaré : « Je suis heureux de pouvoir discuter avec vous de la nécessité d’avoir une presse vivante et libre ». Le chef d’Etat américain a insisté sur son souhait de voir la Tunisie « progresser dans les secteurs comme la liberté de la presse ».
Zouari a été condamné le 9 octobre 2003 pour deux affaires distinctes, à une peine cumulée de treize mois de prison pour « diffamation » et « infraction à une mesure de contrôle administratif ». Le journaliste avait été libéré, le 6 juin 2002, après avoir purgé une peine de onze ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale ».
Par ailleurs, Hamadi Jebali, directeur d' »Al Fajr », est détenu depuis 1991. En 1992, il avait été condamné par la Cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale ». Il venait de purger une peine d’un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires.
Enfin, le magasin d’informatique de Chokri Yahyaoui, frère du cyberdissident Zouhair Yahyaoui, a été fermé par les forces de l’ordre au début du mois de février 2004, sans raison officielle. Zouhair Yahyaoui avait été emprisonné le 4 juin 2002 et condamné à deux ans de prison, pour « propagation de fausses nouvelles » sur son site Internet TUNeZINE. Le 18 novembre 2003, il a bénéficié d’une libération conditionnelle.