(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : Le journaliste et député Soe Thein libéré à la fin de sa peine Au moins douze journalistes restent derrière les barreaux Après cinq ans de détention, le journaliste et député de l’opposition Maung Wuntha, connu sous son nom de plume Soe Thein, a été libéré, […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
Le journaliste et député Soe Thein libéré à la fin de sa peine
Au moins douze journalistes restent derrière les barreaux
Après cinq ans de détention, le journaliste et député de l’opposition Maung Wuntha, connu sous son nom de plume Soe Thein, a été libéré, le 13 juin 2001, de la prison d’Insein (Rangoon). Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, cette décision fait suite à une lettre de l’épouse de Soe Thein demandant aux autorités militaires de le libérer à la fin de sa peine. En effet, de nombreux prisonniers politiques se sont vus infliger des peines supplémentaires à la veille de la date prévue pour leur libération.
Bien entendu, RSF se félicite de cette libération mais regrette qu’elle ne soit pas intervenue plus tôt. Le fondateur du magazine Ah-twe-Ah-myin (La pensée) avait été arrêté le 21 mai 1996 et condamné en juin de la même année, à cinq ans de prison en vertu de l’article 10/A de la loi d’urgence de 1975. Les autorités l’accusaient d’avoir écrit des articles en faveur de la résistance non-violente prônée par le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie. Au cours de sa détention, Soe Thein a été victime de deux attaques cardiaques et a dû subir les tortures psychologiques et les mauvais traitements des gardiens et des membres des services secrets (MI) présents au sein de la prison.
RSF et le député européen Daniel Cohn-Bendit étaient intervenus, le 16 octobre 2000, en faveur de Soe Thein qui venait d’être terrassé par une attaque cardiaque dans sa cellule de la prison d’Insein. Le journaliste avait été admis au service des soins intensifs de l’hôpital de Rangoon. Peu de temps après, Soe Thein avait été transféré à l’infirmerie de la prison où le soins sont très limités. En plus de problèmes cardiaques, Soe Thein souffre de brûlures stomacales aigües. Les autorités pénitentiaires ont toujours refusé de lui accorder les traitements médicaux nécessaires.
Au moins douze professionnels des médias sont toujours emprisonnés en Birmanie. Ainsi, San San Nweh, prix Reporters sans Frontières Fondation de France 1999, a été arrêtée le 5 août 1994 et condamnée en octobre de la même année à dix ans de prison pour avoir « fabriqué et envoyé des rapports anti-gouvernementaux » notamment à des journalistes étrangers, et avoir tenté « d’instaurer le trouble ». Au cours de ses sept années de détention, la journaliste a souffert de diverses maladies : une hypertension artérielle ; une infection rénale ; une thrombopénie (manque de plaquettes dans le sang). RSF demande la libération immédiate et sans conditions de tous les professionnels des médias, et l’abrogation des lois restrictives sur la presse.
Selon un récent rapport d’Amnesty International, plus de mille cinq cent prisonniers politiques sont actuellement détenus en Birmanie. La plupart d’entre eux ont été torturés lors de leurs interrogatoires et sont victimes de conditions de détention dégradantes. Enfin, selon des informations récentes de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques birmans, quatre-vingt huit députés de l’opposition élus en 1990 sont toujours emprisonnés ou placés en résidence surveillée par les militaires. Trois autres parlementaires sont morts au cours de leur détention.