Reporters sans frontières dénonce avec la plus grande fermeté les violentes tortures dont a fait l’objet Joseph Afandi et demande au gouvernement de garantir la sécurité des journalistes au Soudan du Sud.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 8 mars 2016.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec la plus grande fermeté les violentes tortures dont a fait l’objet Joseph Afandi et demande au gouvernement de garantir la sécurité des journalistes au Soudan du Sud.
Reporters sans frontières a appris mardi que le journaliste Joseph Afandi a été retrouvé, sévèrement battu et brûlé, près d’un cimetière de la capitale Juba. Selon le témoignage de son collègue Ibrahim Awuol, il souffre de graves brûlures aux jambes, causées par du plastic. Grièvement blessé, il est actuellement hospitalisé.
Le journaliste a expliqué avoir été enlevé vendredi par des inconnus conduisant un véhicule blanc aux vitres teintées et sans plaques d’immatriculation. Joseph Afandi sortait à peine de deux mois d’emprisonnement au secret après avoir critiqué la gestion gouvernementale du conflit qui déchire le Soudan du Sud depuis plus de deux ans. Il avait été libéré le 19 février sans qu’aucune charge ne lui soit signifiée.
“Reporters sans frontières condamne avec la plus grande énergique cet acte cruel de violence contre Joseph Afandi et demande qu’une enquête soit immédiatement ouverte pour identifier les responsables de cette attaque, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique. A défaut, nous rappelons aux autorités sud soudanaises que ceux qui ont rendu possibles de telles violations auront un jour à répondre de leurs actes devant la justice internationale. »
Les observateurs locaux constatent une aggravation des attaques contre les journalistes au cours des dernières semaines. Les victimes, terrorisées, préfèrent rester anonymes. Depuis le début du conflit, alors que le plus jeune Etat du monde plonge dans une guerre civile meurtrière, la situation de la liberté de l’information ne cesse de se dégrader au Sud Soudan. En 2015, six journalistes ont été tués en raison de leurs activités professionnelles. Au moins cinq médias ont été fermés par le gouvernement, parmi lesquels l’historique journal Citizen Newspaper du journaliste Niah Bohl.
Le Soudan du Sud est classé 125ème sur 180 pays au Classement sur la liberté de la presse établi par RSF en 2015.