(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’OLPEC daté du 12 décembre 2008: Un journaliste arrêté et un avocat empêché de quitter le territoire Le mercredi 10 décembre, Lotfi Hidouri, secrétaire de rédaction du journal Kalima et membre de l’OLPEC a été arrêté à l’aéroport Tunis Carthage, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour le […]
(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’OLPEC daté du 12 décembre 2008:
Un journaliste arrêté et un avocat empêché de quitter le territoire
Le mercredi 10 décembre, Lotfi Hidouri, secrétaire de rédaction du journal Kalima et membre de l’OLPEC a été arrêté à l’aéroport Tunis Carthage, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour le Liban où il devait prendre part au 3e Forum de la presse arabe à Beyrouth.
Après avoir achevé ses formalités de police et que son passeport ait été tamponné, il a été rejoint par deux policiers en civil qui lui ont demandé de le suivre. Il a été conduit au poste de police de l’aéroport où un procès verbal de police lui signifiant son arrestation pour une infraction financière (défaut de paiement d’une amende) était déjà rédigé et prêt à la signature. Puis il a été conduit au centre de détention de Bouchoucha.
L’avocat Mohamed Abbou qui devait prendre le même vol et qui était l’invité d’honneur du panel sur la Tunisie dans ce forum a été empêché lui aussi de quitter le territoire pour la cinquième fois consécutive depuis sa sortie de prison en juillet 2007. Mohamed Abbou a immédiatement entrepris d’assurer la défense de Hidouri et d’identifier la cause de cette arrestation.
En fait, il s’agissait d’une amende de 100 dinars qui date de plus de deux ans et qui a été acquittée dans les délais ; Lotfi Hidouri avait voyagé depuis sans que ce prétendu délit ne soit invoqué par la police des frontières. Pour l’avocat, le fait que le passeport ait été tamponné signifie que l’infraction invoquée n’existait pas dans le système informatique centralisé de la police et que c’était un prétexte utilisé pour l’empêcher de voyager et de participer à cet important événement relatif à la liberté d’expression.
Autre anormalité, Lotfi Hidouri a été présenté devant le juge d’instruction le jeudi matin et lorsque son avocat a produit devant le juge d’instruction le document prouvant que l’amende a été payée dans les délais, le juge a refusé de le relâcher, prétextant qu’un mandat de dépôt a été déjà délivré contre lui et qu’il se trouvait déjà à la prison de Mornaguia, alors que Hidouri se trouvait à ce moment dans les geôles du palais de justice à Tunis.
Le journaliste Lotfi Hidouri n’a été libéré que vers 8h du soir alors que les autorités n’avaient plus aucune raison légale de le maintenir en prison.
L’Observatoire
– Condamne l’arrestation arbitraire de Lotfi Hidouri et considère qu’il s’agit d’une machination montée par la police pour l’empêcher de participer au Forum de la presse arabe;
– Dénonce l’interdiction de quitter le territoire maintenue illégalement contre Mohamed Abbou;
– Appelle l’Etat tunisien à honorer ses engagements internationaux relatifs à la liberté de circulation des citoyens.
Pour l’Observatoire
La vice présidente
Naziha Rjiba
Mise à jour du cas Hidouri: http://ifex.org/fr/content/view/full/99259