(FPJQ/IFEX) – L’état de santé du journaliste Michel Auger du quotidien francophone « Le Journal de Montréal », atteint de cinq balles dans le stationnement de son journal le 13 septembre 2000, s’améliore constamment selon son plus récent bulletin médical. Il a quitté l’unité des soins intensifs de l’hôpital depuis plusieurs jours, et il est maintenant sous […]
(FPJQ/IFEX) – L’état de santé du journaliste Michel Auger du quotidien francophone « Le
Journal de Montréal », atteint de cinq balles dans le stationnement de son journal le 13 septembre 2000, s’améliore constamment selon son plus récent bulletin médical. Il a quitté l’unité des soins intensifs de l’hôpital depuis plusieurs jours, et il est maintenant sous observation après avoir subi d’importantes opérations chirurgicales. Il a été en mesure de faire quelques pas, mais on ne prévoit pas qu’il puisse quitter l’hôpital avant au moins une semaine.
Auger est spécialisé dans le reportage sur les affaires criminelles et notamment sur le crime organisé et les bandes de motards criminalisés. Son journal est le quotidien le plus lu au Québec. On soupçonne que l’attentat a été commis par des criminels sur lesquels le journaliste a écrit des reportages, mais rien ne permet encore de conclure qu’il s’agit de motards, comme on l’a tout d’abord pensé.
Cette attaque contre le journaliste a été vivement dénoncée sur toutes les tribunes comme une attaque contre la liberté de presse et contre la démocratie. Elle a créé un immense mouvement de solidarité parmi les journalistes du Québec. À peine deux jours après l’attentat, le 15 septembre, une foule évaluée à 1 200 personnes, dont plusieurs centaines de journalistes appuyés par des membres du public, a marché sur l’avenue Mont-Royal, à Montréal, en direction du « Journal de Montréal ».
À cet endroit, Paule Beaugrand-Champagne, la rédactrice en chef du « Journal de Montréal », Hélène Pichette, la présidente de la FPJQ et Michel Roy, le président du Conseil de presse du Québec, ont pris la parole pour dénoncer l’intimidation contre les journalistes et affirmer avec force que rien ne saurait les faire taire.
Cette marche était organisée conjointement par des journalistes du « Journal de Montréal » et du réseau de télévision TVA (le réseau privé de télévision le plus écouté au Québec) ainsi que par la FPJQ. C’était la première manifestation de ce genre chez les journalistes québécois depuis plus d’une décennie.
Selon, Beaugrand-Champagne, l’enquête policière est menée par les meilleurs enquêteurs, et elle suit son cours pour identifier les auteurs de l’attentat. Aucun autre détail à ce sujet n’est disponible.
Auger est le troisième journaliste à être victime d’un attentat au Québec depuis 1973 et, dans les trois cas, il s’agissait de journalistes enquêtant sur le crime organisé : Jean-Pierre Charbonneau en 1973, Robert Monastesse en 1995 et maintenant Auger. Ce dernier attentat a amené certains politiciens, les forces policières et même quelques journalistes à réclamer une « loi anti-gang » qui rendrait criminelle la simple appartenance à un groupe criminalisé. Un débat public est en cours sur ce sujet au Canada.
Le congrès annuel de la FPJQ, les 17, 18 et 19 novembre prochains, portera précisément sur la liberté de presse et Auger y sera invité aux côtés de Robert Ménard de Reporters sans Frontières, de Jane Kirtley, ex-directrice de Reporters Committee for Freedom of the Press, de Jean-François Khan, rédacteur en chef du magazine « Marianne », Miguel Acosta Valverde du Programme de protection des journalistes de l’Académie mexicaine des droits humains et de nombreux autres invités de marque. Le programme complet est disponible à www.fpjq.org, section « Au programme bientôt ». Le public peut participer à ce congrès.