(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa consternation suite à la décision des autorités yougoslaves de transférer le journaliste Miroslav Filipovic de l’hôpital de Nis, où il était en observation pour des troubles cardiaques sérieux, à la prison militaire de la même ville. « Non content d’avoir fait condamner un journaliste à une peine d’emprisonnement de sept […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa consternation suite à la décision des autorités yougoslaves de transférer le journaliste Miroslav Filipovic de l’hôpital de Nis, où il était en observation pour des troubles cardiaques sérieux, à la prison militaire de la même ville. « Non content d’avoir fait condamner un journaliste à une peine d’emprisonnement de sept ans pour la simple expression d’une opinion, le pouvoir yougoslave met également ses jours en danger », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Nous demandons aux autorités yougoslaves de revenir sur cette décision, de faire procéder à la libération immédiate du journaliste, et d’abandonner les charges qui pèsent contre lui », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, Filipovic, a été réincarcéré à la prison militaire de Nis le 21 septembre 2000. Il y avait été incarcéré une première fois le 22 mai, avant d’être hospitalisé le 8 août à l’hôpital militaire de Belgrade, puis à l’hôpital militaire de Nis, suite à des troubles cardiaques sérieux. Selon ses proches, Filipovic a perdu vingt kilos depuis le début de sa détention, en mai. Plusieurs examens médicaux ont confirmé que son état de santé exigeait un suivi médical prolongé en unité de cardiologie, et ne connaissait pas d’amélioration notable.
Filipovic, correspondant du quotidien indépendant « Danas » et de l’Agence France-Presse à Kraljevo (centre de la Serbie), a été condamné, le 26 juillet, par le tribunal militaire de Nis, à sept ans de prison pour « espionnage » et « diffusion de fausses nouvelles ». Le journaliste a décidé de faire appel de sa condamnation devant la Cour suprême militaire. Il avait publié des articles décrivant les exactions de certaines unités de l’armée yougoslave au Kosovo, sur le site Internet de l’Institute for War and Peace Reporting (IWPR), un institut indépendant basé à Londres, dont il est également le correspondant. Il avait été arrêté une première fois le 8 mai dans son appartement à Kraljevo par des membres des services de sécurité. Remis en liberté le 12 mai, il avait été réincarcéré dix jours plus tard.