(OLPEC/IFEX) – Le 29 mars 2007, le directeur de la rédaction du journal online « Kalima », Omar Mestiri, a été convoqué par le Substitut du procureur de la République, Zied Souidane, pour répondre d’un délit de diffamation en vertu du Code de la presse, suite à une plainte déposée par l’avocat Mohamed Baccar. Omar Mestiri a […]
(OLPEC/IFEX) – Le 29 mars 2007, le directeur de la rédaction du journal online « Kalima », Omar Mestiri, a été convoqué par le Substitut du procureur de la République, Zied Souidane, pour répondre d’un délit de diffamation en vertu du Code de la presse, suite à une plainte déposée par l’avocat Mohamed Baccar.
Omar Mestiri a été interrogé sur un article publié le 5 septembre 2006 dans « Kalima » où il informe de la réhabilitation de cet avocat.
L’interrogatoire s’est ouvert par un conflit avec les avocats. Le substitut du Procureur a commencé par récuser l’un des avocats de la défense, Me Kilani, membre du Conseil de l’ordre des avocats, affirmant qu’il est mis en cause par le plaignant comme étant la source de l’information publiée. Les avocats (Maîtres Ayachi Hammami, Raouf Ayadi, Samir Ben Amor et Tarak Labidi) ont alors protesté, rétorquant que Me Kilani n’est pas accusé et que ce n’était pas au plaignant de choisir le conseil de la défense. Les avocats ont également soulevé la question de la base juridique de la poursuite, sachant que le site de « Kalima » est bloqué en Tunisie et que la diffusion n’a par conséquent pas pu avoir d’élément matériel en Tunisie.
Monsieur Mestiri a été interrogé en outre sur les éléments diffamatoires de son article. Il a répondu qu’il dispose des preuves de ce qu’il a affirmé (plusieurs jugements définitifs condamnant l’avocat Mohamed Baccar pour faux et escroquerie) et qu’il est prêt à les fournir. Le Substitut du procureur lui a alors demandé de révéler ses sources, mais il a refusé de le faire, s’appuyant sur son droit en tant que journaliste de ne pas les divulguer.
Monsieur Mestiri risque, si la charge est retenue, entre un et trois ans de prison.
L’OLPEC:
– exige le classement de l’affaire et considère que Monsieur Mestiri n’a fait qu’exercer sa profession de journaliste
– demande l’abrogation des articles de loi qui retiennent la peine corporelle pour les délits de presse
– rappelle que le journal indépendant « Kalima » est toujours privé de son droit à la publication en Tunisie et exige que cette mesure arbitraire soit levée