(RSF/IFEX) – Le 14 mars 2003, le ministre de la Communication, Jacques Fame Ndongo, a ordonné la fermeture de la station Magic FM, émettant à Yaoundé. RSF exhorte les autorités à revenir sur cette mesure abusive qui constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information au Cameroun. L’organisation […]
(RSF/IFEX) – Le 14 mars 2003, le ministre de la Communication, Jacques Fame Ndongo, a ordonné la fermeture de la station Magic FM, émettant à Yaoundé. RSF exhorte les autorités à revenir sur cette mesure abusive qui constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information au Cameroun.
L’organisation s’était déjà inquiétée des récentes mesures prises par les autorités à l’encontre des médias audiovisuels à la suite de la fermeture des deux chaînes privées de télévision RTA et Canal 2, le 19 février (consulter l’alerte de l’IFEX du 17 mars 2003). « Dans un contexte de pré-campagne électorale, ces décisions inacceptables empêchent la population de dresser un bilan objectif du gouvernement du président Paul Biya », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Magic FM est accusée « d’outrage au président de la République », « appel à la sédition », « propagation de fausses nouvelles » et « outrage à corps constitué », considérés comme des « faits de nature à porter atteinte à l’ordre public et aux bonnes moeurs ». Dans son émission interactive « Magic attitude », la radio avait diffusé plusieurs informations qui critiquaient le président Biya. La station avait notamment reproché au chef de l’État d’avoir financé les sectes de Raymond Bernard (ancien membre de la Rose Croix, fondateur de l’Ordre rénové du Temple, puis du Circes). Par ailleurs, Magic FM avait dénoncé le cumul des mandats de plusieurs proches de Biya ainsi que le détournement de fonds d’un projet routier. Enfin, la radio avait remis en cause la décision du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation d’interdire l’hebdomadaire « La Tribune de l’Est ».
La prochaine élection présidentielle doit avoir lieu au premier trimestre 2004.