(RSF/IFEX) – RSF a protesté contre le harcèlement dont sont victimes les journalistes étrangers au Zimbabwe. Le 26 novembre 2002, le ministère de l’Information a refusé de renouveler le permis de travail du directeur du bureau de l’Agence France-Presse (AFP) à Harare, Stéphane Barbier. « Cette décision illustre de manière évidente l’objectif affiché du gouvernement zimbabwéen, […]
(RSF/IFEX) – RSF a protesté contre le harcèlement dont sont victimes les journalistes étrangers au Zimbabwe. Le 26 novembre 2002, le ministère de l’Information a refusé de renouveler le permis de travail du directeur du bureau de l’Agence France-Presse (AFP) à Harare, Stéphane Barbier.
« Cette décision illustre de manière évidente l’objectif affiché du gouvernement zimbabwéen, à savoir faire partir tous les journalistes étrangers du pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé à Jonathan Moyo, ministre de l’Information. L’organisation lui a demandé de cesser de harceler les journalistes étrangers et de bien vouloir leur délivrer une accréditation, afin qu’ils puissent exercer leur métier en toute liberté et sécurité.
Le 26 novembre, Moyo a refusé de renouveler le permis de travail de Barbier, sans préciser les raisons de sa décision. Le ministre avait déjà fait savoir à l’AFP cet été qu’aux termes de la nouvelle loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée, promulguée le 15 mars dernier par le président Robert Mugabe, aucun journaliste non zimbabwéen ne serait désormais autorisé à résider et travailler dans le pays. Les journalistes étrangers ne peuvent désormais se rendre dans le pays que provisoirement, pour des périodes limitées, et après avoir reçu l’approbation du ministère. Barbier, de nationalité française, avait pris ses fonctions à la tête du bureau d’Harare en juin 2001. Il s’était vu octroyer un permis de travail d’un an, renouvelé pour six mois en juin 2002. Il doit quitter le Zimbabwe avant le 30 novembre.
La loi sur l’accès à l’information donne à Moyo le pouvoir de décider qui peut exercer le métier de journaliste au Zimbabwe. Depuis sa promulgation, le harcèlement de la presse étrangère s’est intensifié. De nombreux journalistes se sont vu refuser leur accréditation en début d’année, alors qu’ils comptaient couvrir l’élection présidentielle début mars. Par ailleurs, le ministère de l’Information avait déjà refusé de renouveler le permis de travail de Griffin Shea, journaliste américain travaillant depuis deux ans au bureau de l’AFP à Harare, en septembre (consulter des alertes de l’IFEX des 13 et 10 septembre 2002). Ce dernier avait dû quitter le pays le 14 septembre.