(JED/IFEX) – Le ministère public a requis, lors de l’audience publique du 4 avril 2007 du Tribunal Militaire de Garnison de Kinshasa/Matete, la peine de mort, comme peine la plus forte pour toutes les infractions mises à charge des assassins présumés du journaliste Franck Ngyke et de son épouse Hélène Mpaka, assassinés à leur domicile, […]
(JED/IFEX) – Le ministère public a requis, lors de l’audience publique du 4 avril 2007 du Tribunal Militaire de Garnison de Kinshasa/Matete, la peine de mort, comme peine la plus forte pour toutes les infractions mises à charge des assassins présumés du journaliste Franck Ngyke et de son épouse Hélène Mpaka, assassinés à leur domicile, dans la nuit du 2 au 3 novembre 2005.
Pour le ministère public, ce réquisitoire, qui a exclu toute circonstance atténuante, se justifie par le fait que l’assassinat du journaliste avait été planifié depuis plusieurs jours par les prévenus qui n’en étaient pas à leur premier forfait.
Les avocats des parties civiles ont, pour leur part, déploré la légèreté avec laquelle l’instruction de cette affaire a été menée au niveau tant de la police que du parquet militaire et le refus du Tribunal de faire droit à leurs nombreuses requêtes tendant à voir certaines personnalités être entendues en audience publique. « Ce procès s’achève sans que l’on puisse connaître les mobiles du crime et alors qu’il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre », ont-ils déclaré.
La partie civile a également fustigé le sabotage de ce procès par l’Etat congolais, pourtant partie au procès, qui ne s’est jamais donné la peine de contribuer à la manifestation de la vérité.
Quant aux avocats de la défense, ils ont sollicité l’acquittement pur et simple des prévenus au bénéfice du doute. En effet, selon la défense, l’accusation n’a jamais été à même, tout au long de ce procès, d’apporter la moindre preuve de la culpabilité des prévenus et, même, ce procès a dévoilé l’existence d’un autre groupe d’assassins présumés, appréhendés par la police puis relâchés, mais dont les aveux étaient proches de la version des orphelins. « Dans ce cas, le doute devrait profiter aux accusés », ont-ils laissé entendre.
Le principal accusé, Joël Muganda, a demandé au Tribunal d’être poursuivi seul pour l’appel émis du téléphone du journaliste et l’acquittement des autres accusés qu’il reconnaît innocents.
Pour rappel, cinq personnes étaient poursuivies dans le cadre de ce dossier des chefs d’association des malfaiteurs, assassinat, tentative d’assassinat, violation des consignes, extorsion, vol d’armes et recel d’objets. Il s’agit du Sous-Lieutenant Joël Muganda, chef présumé de la bande, du Sous-Lieutenant Didier Awantimbine, de l’Adjudant Papy Munongo, de Paulin Kusungila et de Serges Kabungu Obez.
Le Tribunal Militaire a pris l’affaire en délibéré et rendra son verdict le 13 avril 2007.