(MFWA/IFEX) – Le ministre de l’information de la Guinée, Boubacar Yacine Diallo, a le 15 janvier 2007 intimé l’ordre à toutes les radios privées et communautaires de ne faire aucun reportage sur la grève générale entamée par les travailleurs du pays qui protestent contre la cherté de la vie et d’autres préoccupations d’ordre national. Selon […]
(MFWA/IFEX) – Le ministre de l’information de la Guinée, Boubacar Yacine Diallo, a le 15 janvier 2007 intimé l’ordre à toutes les radios privées et communautaires de ne faire aucun reportage sur la grève générale entamée par les travailleurs du pays qui protestent contre la cherté de la vie et d’autres préoccupations d’ordre national.
Selon le correspondant de Media Foundation for West Africa (MFWA), Yacine Diallo a donné cette directive lors des visites qu’il a rendues aux différentes stations radiophoniques et a menacé de confisquer les équipements des radios qui n’obéiraient pas aux ordres cherchant à les museler. Le correspondant a fait savoir que le Ministre, qui est l’ancien président du Conseil national de la communication (CNC), a déclaré aux journalistes: « Je contrôle encore le Conseil National de la Communication et je veux vous assurer que j’ai déjà alerté toutes les forces de sécurité. . . » En ce qui concerne les médias d’Etat, le correspondant a rapporté que Yacine Diallo contrôle le contenu de toutes les informations diffusées.
Suite à ces ordres de censure venant du gouvernement, les journaux privés ont eux aussi cessé de paraître en solidarité avec leurs consoeurs de la presse électronique.
Les deux grandes centrales syndicales, la Confédération Nationales des Travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), ainsi que des partis d’opposition demandent que le Président Lansana Conté se retire du pouvoir du fait du mauvais état de sa santé qui dure depuis longtemps et d’autres questions d’intérêt national, y compris la situation générale de gouvernance non démocratique, la corruption et la paupérisation généralisé de la population.
La MFWA condamne l’imposition de la censure aux médias en Guinée comme étant une grave violation de la liberté d’expression, et un danger pour la paix, la stabilité et la démocratie dans un pays sur lequel plane la menace de dérapage vers un conflit violent depuis quelques années.
La MFWA lance un appel au gouvernement pour qu’il lève immédiatement l’ordre de censure. Nous exhortons également les dirigeants épris de démocratie dans l’espace de la CEDEAO à persuader le gouvernement de la Guinée à entreprendre des mesures visant à démocratiser la gouvernance.
La Guinée qui est le dernier pays ouest africain à autoriser l’audiovisuel indépendant, a procédé à l’ouverture des ondes au secteur privé début 2006.