Des manifestants tués au Togo pendant qu'ils exigeaient la limitation du mandat présidentiel, une coalition appelle à la libération du correspondant de RFI au Cameroun, la présidence du Nigeria tenue pour responsable de la liberté d'information, des manifestants Kenyans tués à la suite des élections contestées et plus encore.
Le mois d’août a été un mois difficile pour les libertés d’expression, de réunion et d’association à travers le continent. Cela a été particulièrement évident au Togo, où la police a réprimé brutalement des manifestants pacifiques qui exigeaient une limitation des mandats présidentiels. Le 19 août 2017, des milliers de citoyens togolais – dans quatre villes à travers le pays – a pris d’assaut la rue appelant à la fin de la « dynastie Gnassingbé ».
Le président Faure Gnassingbé exerce actuellement son troisième mandat; son père, Gnassingbé Eyadema, était resté au pouvoir pendant 38 ans.
Les officiels togolais disent que deux civils ont été tués dans la ville de Sokodé alors que l’opposition a signalé sept décès.
La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a condamné ces attaques, affirmant que c’était « une flagrante violation du droit des citoyens au rassemblements pacifique qui ne doit pas rester impunie ». Le groupe a demandé des enquêtes approfondies pour identifier les auteurs des attaques.
En République démocratique du Congo (RDC), des citoyens ont également été réprimandés pour avoir critiqué le gouvernement. Le 31 juillet, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et – selon certaines sources – des balles réelles sur des manifestants qui demandaient un calendrier électoral. « Nous condamnons fermement cette répression policière, qui n’a pas épargné les journalistes qui faisaient juste leur travail », a déclaré Tshivis T. Tshivuadi, le secrétaire général de Journaliste en Danger (JED).
Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 15 journalistes dans diverses villes ont été détenus alors qu’ils couvraient les manifestations. La plupart d’entre eux ont été libérés après que les autorités ont supprimé leurs photos et vidéos. Mais tous n’étaient pas si chanceux. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que le journaliste Jean Pierre Tshibitshabu a été accusé « d’incitation et de provocation » après avoir été détenu, et qu’il a été molesté en détention.
« Les autorités congolaises devraient immédiatement libérer Jean Pierre Tshibitshabu, abandonner toutes les accusations contre le journaliste et prendre des mesures contre ceux qui l’ont molesté en prison », a déclaré Angela Quintal, coordonnatrice du programme Afrique du CPJ.
Mais les autorités en RDC ne sont pas les seules à être tenues pour responsable de leurs actions ou de leur manque de réactions. Au Nigéria, des militants de la liberté d’expression exhortent les responsables gouvernementaux à respecter la législation sur la liberté d’information.
Nigéria le panthéon de la honte
Le président Muhammadu Buhari a reçu une sorte de reconnaissance peu conventionnelle en août. Le chef nigérian et son bureau ont été intronisés au « panthéon de la honte de la liberté de l’information ». Créé par Media Rights Agenda (MRA), le Panthéon de la honte de la liberté de l’information vise à attirer l’attention sur les institutions et les officiels qui sapent l’effectivité de la Loi Nigériane de 2011 sur la liberté de l’information (FOI).
« MRA Inducts Presidency Into ‘FOI Hall Of Shame,’ Accuses It Of Gross Failure Of Leadership » https://t.co/UkpHtKiHgn
— Edetaen Ojo (@EdetOjo) August 15, 2017
RSF
MFWA
Une photo non datée du journaliste Christopher Allenle Projet freelance Warzone / Facebook