(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Milo Djukanovic, président de la république du Monténégro, RSF a protesté contre la décision du pouvoir monténégrin d’interdire à ses médias de couvrir les élections législatives yougoslaves du 24 septembre 2000. « Il s’agit d’un acte arbitraire et partisan, qui oblige la presse gouvernementale à suivre le boycott des […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Milo Djukanovic, président de la république du Monténégro, RSF a protesté contre la décision du pouvoir monténégrin d’interdire à ses médias de couvrir les élections législatives yougoslaves du 24 septembre 2000. « Il s’agit d’un acte arbitraire et partisan, qui oblige la presse gouvernementale à suivre le boycott des élections du 24 septembre décidé par le pouvoir. Nous vous demandons de renoncer à cette mesure et de laisser les journalistes accomplir leur travail, en couvrant la campagne électorale dans les meilleures conditions possibles », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a également demandé aux autorités de poursuivre la politique libérale qu’elles avaient mise en place jusqu’ici envers les médias.
Selon les informations recueillies par RSF, le secrétariat à l’Information a averti, le 26 août, dans un communiqué de presse diffusé à Podgorica, que « les médias fondés par la république du Monténégro seront sanctionnés s’ils participent à la campagne électorale pour les élections fédérales illégales ». La coalition au pouvoir au Monténégro, dominée par le Parti démocratique des socialistes (PDS) du président Djukanovic, a déclaré « illégales » les législatives du 24 septembre prochain. Seize télévisions et radios sont concernées par cette interdiction.
RSF a rappelé que depuis l’élection de Djukanovic à la présidence de la République en octobre 1997, le Monténégro apparaît comme une oasis de liberté, au sein d’une fédération yougoslave qui tente de museler les médias indépendants. Le gouvernement y exerce une politique relativement libérale en matière d’information, même si les difficultés économiques et l’influence des groupes de pression nationalistes pèsent toujours sur une presse indépendante encore fragile.