(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est sidérée d’apprendre la ratification par le président kenyan Mwai Kibaki, le 2 janvier 2009, du « Kenya Communications (Amendment) Bill 2008 » ou « ICT Bill ». « Cet événement marque un recul historique pour la liberté de la presse au Kenya. Depuis des semaines, nous nous sommes associés aux professionnels des médias kenyans […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est sidérée d’apprendre la ratification par le président kenyan Mwai Kibaki, le 2 janvier 2009, du « Kenya Communications (Amendment) Bill 2008 » ou « ICT Bill ».
« Cet événement marque un recul historique pour la liberté de la presse au Kenya. Depuis des semaines, nous nous sommes associés aux professionnels des médias kenyans pour dénoncer le caractère réactionnaire et liberticide de cette loi. Nous ne comprenons pas l’attitude du président Kibaki, qui prend là une décision préjudiciable pour l’état des libertés dans son pays », a déclaré l’organisation.
« J’ai donné mon assentiment à la loi », a indiqué le président Mwai Kibaki dans un communiqué, le 2 janvier en fin de journée. « Je veux réitérer l’engagement de mon gouvernement à respecter les idéaux de la liberté de la presse et de la démocratie, et assurer les médias et le public en général que je ne reviendrai pas sur les acquis dans ce domaine. J’appelle néanmoins les médias à admettre que la liberté va de pair avec la responsabilité. Si la liberté de la presse est un pilier essentiel de la démocratie, elle s’accompagne de devoirs particuliers et de responsabilités », a-t-il ajouté.
En contravention avec tous les standards démocratiques, l’ICT Bill prévoit de lourdes amendes et des peines de prison pour les délits de presse. Elle confère également au gouvernement, notamment au ministre de l’Information et à celui de l’Intérieur, un pouvoir de contrôle tant sur l’obtention des licences de diffusion que sur le déroulement des émissions et le contenu même de l’information.
Le 13 décembre 2008, le parti du Premier ministre, Raila Odinga, avait promis de lancer une action en justice si le projet de loi était ratifié par le président. « C’est la position du parti. Si le président ratifie le texte, le Mouvement démocratique orange (ODM) portera l’affaire en justice », avait déclaré un responsable du parti sous couvert de l’anonymat.
Mise à jour des alertes sur la proposition d’une loi sur les médias http://ifex.org/en/content/view/full/99498