(RSF/IFEX) – Les autorités azerbaïdjanaises ont porté un coup fatal à « Yeni Musavat », le 4 janvier 2005, en asphyxiant financièrement le principal quotidien d’opposition, probablement contraint de mettre la clé sous la porte dans les prochains jours. RSF a condamné fermement cet « acharnement du pouvoir à l’encontre de « Yeni Musavat », qui procède d’une volonté délibérée […]
(RSF/IFEX) – Les autorités azerbaïdjanaises ont porté un coup fatal à « Yeni Musavat », le 4 janvier 2005, en asphyxiant financièrement le principal quotidien d’opposition, probablement contraint de mettre la clé sous la porte dans les prochains jours.
RSF a condamné fermement cet « acharnement du pouvoir à l’encontre de « Yeni Musavat », qui procède d’une volonté délibérée de faire taire ce journal d’opposition. Nous demandons aux autorités judiciaires de revenir sur cette décision qui porte gravement atteinte au pluralisme de l’information en Azerbaïdjan ».
Le quotidien est sommé de payer près de 125 000 euros (environ 163 200 $US) d’amende, à la suite de six procès intentés par des proches du pouvoir (l’ambassadeur d’Azerbaïdjan en Turquie, Mamed Aliev ; le ministre de la Défense, Safar Abiyev et le frère du président de la Cour suprême, Rashid Hasanov). Alors que les comptes bancaires du quotidien étaient gelés depuis le 16 novembre 2004, les tribunaux ont ordonné, le 4 janvier 2005, la saisie des revenus des abonnements provenant des entreprises de distribution Gaya, Gasid et Metbua Yayimi. Cette décision va à l’encontre de la loi autorisant uniquement le gel en propre des comptes du quotidien. « On vient de nous donner l’estocade », a déclaré Habil Abbasoglu, rédacteur en chef de « Yeni Musavat », le 5 janvier.
Par ailleurs, quatre autres quotidiens d’opposition, « Azadlig », « Babi Habar », « Bizim Yol » et « Football + », ont été interdits de vente dans le métro, le 30 décembre. « Yeni Musavat » était sous le coup d’une interdiction similaire depuis un an.
Le pouvoir en place à Bakou affiche clairement sa volonté de museler toute voix dissidente. Le 28 décembre, l’oncle du Président, Jalal Aliev, avait déclaré publiquement devant le Parlement sa volonté d’accentuer la lutte contre les journaux d’opposition.