(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Sharoudi, RSF a protesté contre la condamnation de Abbas Rashad, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Amin-é-Zanjan », à trente coups de fouet, une amende et une interdiction d’exercer le journalisme pendant trois ans. « Cette décision démontre la volonté de la justice iranienne de museler […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Sharoudi, RSF a protesté contre la condamnation de Abbas Rashad, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Amin-é-Zanjan », à trente coups de fouet, une amende et une interdiction d’exercer le journalisme pendant trois ans. « Cette décision démontre la volonté de la justice iranienne de museler la presse réformatrice à tout prix. La peine infligée est totalement disproportionnée », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons d’annuler ce jugement », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, un tribunal iranien a condamné, le 9 décembre 2001, Rashad, rédacteur en chef de l’hebdomadaire réformateur « Amin-é-Zanjan », à trente coups de fouet, une amende de plusieurs centaines de dollars américains et à trois ans d’interdiction d’exercice du journalisme. Le journaliste était poursuivi pour « insultes prononcées à l’encontre du Département de la justice » de la ville de Zanjan (ouest du pays). L’hebdomadaire « Amin-é-Zanjan » avait été suspendu le 30 octobre et son directeur, Jafar Karami, avait été condamné à 91 jours de prison pour avoir publié des articles « insultants pour les plus hauts dirigeants et le régime islamique ». La peine avait été commuée en deux ans de prison avec sursis eu égard aux mutilations dont avait été victime le journaliste pendant la guerre Iran-Irak (consulter l’alerte de l’IFEX du 31 octobre 2001).
RSF rappelle que l’Iran détient aujourd’hui le triste record d’être la plus grande prison pour les journalistes du Moyen-Orient. Dix-huit journalistes sont derrière les barreaux. La plupart d’entre eux n’ont toujours pas été jugés après des mois d’emprisonnement. Ali Khamenei, le Guide de la République islamique, est l’un des 39 prédateurs de la liberté de la presse recensés dans le monde par RSF.