(RSF/IFEX) – Le tribunal de Nizami à Bakou a sommé, le 18 janvier 2005, Elmar Husseynov, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Monitor », de payer 15 000 euros (environ 19 400 $US) d’amende sous peine de voir sa responsabilité pénale engagée. Cette somme lui avait été réclamée trois ans auparavant, à la suite d’un procès en […]
(RSF/IFEX) – Le tribunal de Nizami à Bakou a sommé, le 18 janvier 2005, Elmar Husseynov, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Monitor », de payer 15 000 euros (environ 19 400 $US) d’amende sous peine de voir sa responsabilité pénale engagée. Cette somme lui avait été réclamée trois ans auparavant, à la suite d’un procès en « diffamation » intenté contre le journal par le représentant du Nakhitchevan (république autonome d’Azerbaïdjan, enclavée entre l’Arménie et l’Iran).
RSF déplore cet acharnement judiciaire des autorités à l’encontre d’un hebdomadaire de l’opposition dont l’existence constitue une garantie du pluralisme de l’opinion en Azerbaïdjan. « Cette volonté d’asphyxier économiquement « Monitor » s’inscrit dans une entreprise de sape systématique du pouvoir azerbaïdjanais pour faire taire toutes les voix dissidentes dans le pays », a affirmé l’organisation.
L’hebdomadaire de Husseynov avait été condamné à payer, le 19 octobre 2003, 15 000 euros d’amende pour avoir « insulté l’honneur et la dignité de la population du Nakhitchevan », suite à la publication d’un article intitulé « Le Parrain ». Les habitants du Nakhitchevan y étaient comparés à des Siciliens. Hasan Zeynalov, représentant à Bakou du Nakhitchevan, avait intenté un procès contre Elmar Husseynov devant le tribunal de Nasimi. Le rédacteur en chef de « Monitor » ayant refusé de payer l’amende, le juge Farhad Agamirzoyev avait alors décidé de maintenir les poursuites.
Par ailleurs, le 10 décembre 2004, Gaya, entreprise d’impression et de distribution, se voyait par notification judiciaire dans l’obligation de bloquer les revenus provenant de la vente de « Monitor », ce qui est parfaitement illégal.
La situation des médias d’opposition s’est considérablement dégradée en Azerbaïdjan en 2004. Ils ont vu leurs tirages réduits en moyenne de 10 à 15 % par rapport à l’année précédente et les pressions des autorités n’y sont pas étrangères.