(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Frederick Chiluba, RSF a protesté contre l’arrestation de Fred M’membe, rédacteur en chef du quotidien indépendant « The Post ». RSF a demandé au chef de l’État de tout mettre en oeuvre afin que le journaliste soit libéré immédiatement. « Selon nos informations, Fred M’membe n’a fait […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Frederick Chiluba, RSF a protesté contre l’arrestation de Fred M’membe, rédacteur en chef du quotidien indépendant « The Post ». RSF a demandé au chef de l’État de tout mettre en oeuvre afin que le journaliste soit libéré immédiatement. « Selon nos informations, Fred M’membe n’a fait qu’exercer son droit à informer, garanti par plusieurs traités internationaux ratifiés par la Zambie », a rappelé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. L’organisation a rappelé que Abid Hussain, rapporteur spécial des
Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a affirmé dans un document publié en janvier 2000, que « pour des délits tels que « écrits diffamatoires », « insultes », ou « outrages envers le chef d’État » (…), les peines de prison sont à la fois répréhensibles et hors de proportion avec le dommage subi par la victime ».
Selon les informations recueillies par RSF, M’membe a été arrêté par la police, le 17 août 2001, et conduit au commissariat central de Lusaka. Il est accusé d’avoir diffamé le chef de l’État dans un éditorial, paru le matin même, intitulé « Un voleur comme Président ». Dans ce texte, le rédacteur en chef explique que Chiluba a « détourné de l’argent d’un usage légitime vers un usage personnel ». Le journaliste pose également la question suivante : « Comment les gens sont supposés s’arranger avec un président menteur et voleur ? » Dans un communiqué de presse, la rédaction du « Post » rappelle « qu’aucune forme de harcèlement ou d’intimidation ne [les] empêchera de faire en sorte que ceux qui sont au pouvoir soient redevables de leurs actes devant l’électorat ». M’membe risque une peine de prison de trois ans en vertu de l’article 69 du Code pénal.