(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la condamnation à une peine d’un an de prison ferme de Mburu Muchoki, rédacteur en chef du tabloïd hebdomadaire « The Independent », et engage le gouvernement kenyan à réformer la législation afin de permettre aux magistrats de rendre à l’avenir des verdicts justes en matière de délits de presse. « Incarcérer […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la condamnation à une peine d’un an de prison ferme de Mburu Muchoki, rédacteur en chef du tabloïd hebdomadaire « The Independent », et engage le gouvernement kenyan à réformer la législation afin de permettre aux magistrats de rendre à l’avenir des verdicts justes en matière de délits de presse.
« Incarcérer un journaliste qui aurait prétendument diffamé un ministre est une décision injuste et disproportionnée, qui ne répare pas le préjudice subi. Dans cette affaire spécifique, la lourdeur de la peine ajoute au sentiment d’injustice. Pour sortir enfin de cette situation, le gouvernement kenyan doit engager une réforme de la loi sur la diffamation et, en attendant, permettre la remise en liberté de Mburu Muchoki », a déclaré l’organisation.
Le 6 mars 2007, un tribunal de Nairobi a condamné Mburu Muchoki, rédacteur en chef d’un hebdomadaire connu pour sa couverture sensationnaliste de l’actualité, à un an de prison ou une amende de 500 000 shillings (environ 5500 euros) pour « diffamation » envers la ministre de la Justice et des Affaires constitutionnelles, Martha Karua. « The Independent » était poursuivi pour un article intitulé: « Le père de Karua dans un scandale à l’avortement », publié en 2004.
L’avocat du journaliste, Nelson Oundu, a dénoncé la manière dont s’est déroulé le procès, affirmant que la juge chargée de l’affaire, Teresia Ngugi, était une amie proche de la ministre et que cela avait influencé la procédure. Il a décidé de faire appel. Entre-temps, le journaliste, incapable de payer l’amende, a été écroué à la prison de la zone industrielle de Nairobi.