(RSF/IFEX) – Le 1er février 2005, le roi Gyanendra a pris tous les pouvoirs, imposé l’état d’urgence et coupé son pays du reste du monde. Toutes les communications, notamment par e-mails, ont été coupées, et les radios privées en FM contraintes d’annuler leurs programmes d’information. RSF lance un appel au secrétaire général des Nations unies, […]
(RSF/IFEX) – Le 1er février 2005, le roi Gyanendra a pris tous les pouvoirs, imposé l’état d’urgence et coupé son pays du reste du monde. Toutes les communications, notamment par e-mails, ont été coupées, et les radios privées en FM contraintes d’annuler leurs programmes d’information.
RSF lance un appel au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, pour qu’il intervienne auprès du roi du Népal. « Ce n’est pas la première fois que le roi tente de s’imposer par la force, en privant les Népalais de leur liberté d’expression. La communauté internationale est restée passive face à la dégradation de la situation des droits de l’homme dans le pays. Il est maintenant urgent que les Nations unies réagissent avec fermeté », a affirmé RSF.
Le 1er février, le roi Gyanendra a dissous le gouvernement, pris le contrôle de l’exécutif et placé en résidence surveillée de nombreux opposants. L’armée royale a été déployée dans les rues et l’aéroport international de Katmandou a été fermé.
Les autorités ont coupé toutes les communications avec l’extérieur, téléphone et e-mails, et les sites Internet hébergés au Népal sont inaccessibles, notamment http://www.nepalnews.com. Les radios privées en FM se sont vu interdire de diffuser des bulletins d’information. En revanche, la télévision et la radio gouvernementales n’ont pas modifié leurs programmes.
Ce coup d’Etat du roi serait lié à l’incapacité du gouvernement de coalition de Sher Bahadur Deuba d’amener les rebelles maoïstes à la table des négociations et d’organiser des élections parlementaires au printemps prochain. Dans un discours diffusé par les médias gouvernementaux, le roi a affirmé : « Dans le cadre des droits impartis à la couronne par la Constitution actuelle, j’ai dissous le gouvernement dans l’intérêt du peuple, du pays et de la défense de la souveraineté ».
Déjà le 26 novembre 2001, le roi Gyanendra, sur recommandation du gouvernement de Sher Bahadur Deuba, avait proclamé l’état d’urgence. Quatre mois plus tard, le bilan était lourd : plus de cent journalistes avaient été arrêtés par les forces de sécurité, et la majorité avaient été torturés.
En 2004, pour la troisième année consécutive, le Népal était le pays du monde où le plus grand nombre de journalistes avaient été arrêtés.