La place accordée aux questions économiques et de développement ne saurait occulter l'importance de renforcer la liberté de la presse et la liberté d’expression en Afrique, selon RSF.
(RSF/IFEX) – le 28 mai 2010 – Le XXVe Sommet Afrique – France a lieu cette année à Nice du 31 mai au 1er juin 2010. 52 Etats africains sont invités à participer aux discussions, ainsi que les représentants de l’Union européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque mondiale.
Le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, tiendra trois réunions à huis clos avec l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement sur les enjeux politiques majeurs du 21ème siècle : la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale; renforcer ensemble la paix et la sécurité; le climat et le développement.
Des rencontres de travail sont prévues entre les différents ministres compétents dans les domaines économiques. Le sommet s’ouvrira pour la première fois de son histoire aux forces vives africaines et françaises : 80 entrepreneurs français et 150 entrepreneurs africains sont attendus pour contribuer aux travaux. Ayant parmi ses thèmes centraux le rôle de l’entreprise dans le développement et l’emploi en Afrique, le XXVe sommet est résolument tourné cette année vers l’économie et le monde de l’entreprise.
La place accordée aux questions économiques et de développement ne saurait cependant occulter l’importance de renforcer la liberté de la presse et la liberté d’expression, principes sans lesquels n’est possible aucun fonctionnement démocratique, préalable à un développement économique juste et socialement efficace, car vecteur de cohésion sociale. Ces questions sont cruciales pour le continent africain, longtemps poursuivi par son image de corruption et de sous-développement.
Il existe aujourd’hui une Afrique à deux vitesses : celle des pays vertueux, les plus respectueux de la liberté de la presse et du travail des journalistes, et celle de pays comme la Gambie ou le Rwanda, qui perçoivent le journaliste comme un ennemi. La richesse du paysage médiatique malien n’a rien à voir avec l’absence totale de médias indépendants en Erythrée. Un professionnel de l’information au Ghana dispose d’une capacité d’expression et d’une liberté de ton infiniment plus grandes que son confrère de Guinée équatoriale. Quant à la France, hôte de ce sommet, elle aurait elle-même beaucoup à apprendre des quelques pays africains qui ont, depuis plusieurs années, fait la preuve de leur calme et de leur tolérance vis-à-vis des journalistes.