(JED/IFEX) – Par un jugement rendu le 16 mars 2001 sous le N° RP 16879 IV, le Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe a condamné, par défaut, pour diffamation, Jean-Luc Kinyongo Saleh, éditeur du bihebdomadaire « Vision », paraissant à Kinshasa, à « 4 mois de prison avec arrestation immédiate » et au paiement de 500 000 FC (équivalent de […]
(JED/IFEX) – Par un jugement rendu le 16 mars 2001 sous le N° RP 16879 IV, le Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe a condamné, par défaut, pour diffamation, Jean-Luc Kinyongo Saleh, éditeur du bihebdomadaire « Vision », paraissant à Kinshasa, à « 4 mois de prison avec arrestation immédiate » et au paiement de 500 000 FC (équivalent de 2 500 $US au taux réel) de dommages et interêts au bénéfice du ministre d’État en charge de l’Intérieur, Gaëtan Kakudji, en réparation des préjudices subis.
Pour le tribunal, Kinyongo a été reconnu coupable de diffamation à l’endroit du ministre précité. Le journal « Vision » avait dit, dans un article intitulé « Dénis Kalume virtuel premier ministre », paru dans les éditions N° 181 et 182, datées respectivement 8 et 16 février, que « Gaëtan Kakudji est l’un de ceux qui ont le plus tiré profit de l’économie de guerre qui lui a permis de s’embourgeoiser scandaleusement en un clin d’oeil ».
Pour cet article, Kinyongo avait été interpellé le vendredi 16 février, vers 17h45 (heure locale), par des agents que la rédaction de « Vision » avait identifiés comme appartenant aux Services spéciaux de la Police nationale congolaise. Le journaliste avait pu, par des relations, s’echapper et entrer en clandestinité depuis lors. Après protestations des organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme, le gouvernement, les services spéciaux et le cabinet du ministre Kakudji avaient démenti avoir procédé à l’interpellation du journaliste.
Jean Kabongo, avocat du journal « Vision », a dit à JED, en réaction à la décision du tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, qu’il s’agit d’une « affaire politique ». Le journal n’a jamais reçu la citation directe à comparaître. Celle-ci avait été déposée entre les mains du bailleurs du journal. Par conséquent, l’avocat a décidé d’attaquer cette décision du tribunal pour « irrégularités dans la procédure ».