(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indignée par les pressions exercées par le gouvernement fédéral australien afin que trois audiences de l’enquête judiciaire sur la mort du journaliste Brian Peters se tiennent à huis clos. « Le secret qui entoure maintenant les audiences traduit un malaise au sein du gouvernement face à des accusations de plus […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indignée par les pressions exercées par le gouvernement fédéral australien afin que trois audiences de l’enquête judiciaire sur la mort du journaliste Brian Peters se tiennent à huis clos.
« Le secret qui entoure maintenant les audiences traduit un malaise au sein du gouvernement face à des accusations de plus en plus sérieuses sur les mensonges d’anciens hauts responsables de l’exécutif et des services secrets », a affirmé l’organisation.
« Qui peut sérieusement croire que le témoignage de fonctionnaires sur des incidents survenus il y a trente ans va mettre en danger les services secrets du pays? Si le gouvernement de Canberra n’a pas peur de la vérité, il doit laisser la justice faire son travail, en toute transparence », a ajouté l’organisation.
Le 26 février, la juge Dorelle Pinch a accepté d’imposer le huis clos à l’audience du jour après que le gouvernement fédéral a affirmé, notamment sur la base de deux lettres du directeur des services d’écoutes (DSD), que des « capacités de défense vitales » allaient être menacées si le public, et notamment la presse, pouvait en avoir connaissance. De ce fait, les journalistes sont passibles d’une peine de prison s’ils publient une information donnée lors de ces trois audiences.
Cité par le « Sydney Morning Herald », un spécialiste international des écoutes, Desmond Ball, a affirmé que le secret imposé à la cour était une « absurdité ».
Maître John Stratton, l’avocat de la famille de Brian Peters, a été autorisé à assister à l’audience et aux deux prochaines, mais il est soumis à l’interdiction de révéler le contenu des témoignages. Enfin, Shirley Shackleton, l’épouse de l’un des reporters tués à Balibo, a déclaré à Reporters sans frontières qu’il s’agissait d’une nouvelle tentative du gouvernement de « se blanchir » et de refuser que la vérité soit révélée.