(RSF/IFEX) – RSF salue la levée de l’état d’urgence annoncée par le président Omar Hassan Al Bashir, le 10 juillet 2005, mais espère que cette mesure sera suivie rapidement d’améliorations significatives pour la presse. « L’abrogation des lois extraordinaires – en vigueur depuis le coup d’Etat de 1989 – ne doit pas être contredite par l’attitude […]
(RSF/IFEX) – RSF salue la levée de l’état d’urgence annoncée par le président Omar Hassan Al Bashir, le 10 juillet 2005, mais espère que cette mesure sera suivie rapidement d’améliorations significatives pour la presse. « L’abrogation des lois extraordinaires – en vigueur depuis le coup d’Etat de 1989 – ne doit pas être contredite par l’attitude des autorités à l’égard de la presse indépendante », a déclaré l’organisation. RSF appelle les autorités soudanaises à respecter leurs engagements.
La nouvelle constitution signée le 9 juillet par le président Al Bashir et par le nouveau vice-président, le leader du Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS) John Garang, est moins restrictive que la précédente, car elle ne subordonne pas la liberté de la presse à des impératifs d’ordre public, de sécurité ou de morale. De plus, l’Agence de sécurité nationale (National Security Organ) a confirmé le 10 juillet la levée de la censure, affirmant que les médias « doivent jouer leur rôle national sans qu’il y ait besoin de les restreindre ». Les journaux « Al Ayam » et « The Juba Post » ont publié des unes enthousiastes le 11 juillet, évoquant une nouvelle ère pour la presse soudanaise.
Cependant, de nombreux journalistes demeurent sceptiques. En effet, le « Khartoum Monitor », un journal indépendant de langue anglaise très lu au sud du pays, n’a pas pu rouvrir, après un mois de silence. Le 12 juin, le « Khartoum Monitor » avait été interdit de parution par un juge de la Haute Cour. Cette interdiction faisait suite à la publication en 2003 d’une interview de l’ancien ministre soudanais Santino Deng, aujourd’hui décédé, accusant le gouvernement de pratiquer des formes d’esclavage.
Le 11 juillet, devant une assemblée composée de plusieurs présidents africains, du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et de nombreux officiels européens et américains, le président Al Bashir a affirmé qu’il s’engageait à soutenir la démocratisation du pays, ainsi que l’Etat de droit et les libertés, qui ne seront plus entravées par des lois d’exception.