(RSF/IFEX) – RSF condamne la décision du ministère koweïtien de l’Information, annoncée le 1er août 2004, d’interdire la diffusion du film « Fahrenheit 9/11 », de Michael Moore, et demande aux autorités de revenir sur cette interdiction. « Si les autorités koweïtiennes sont libres de ne pas partager les choix politiques de Michael Moore, il est tout à […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne la décision du ministère koweïtien de l’Information, annoncée le 1er août 2004, d’interdire la diffusion du film « Fahrenheit 9/11 », de Michael Moore, et demande aux autorités de revenir sur cette interdiction.
« Si les autorités koweïtiennes sont libres de ne pas partager les choix politiques de Michael Moore, il est tout à fait regrettable qu’elles utilisent l’arme de la censure pour priver le public koweïtien des informations et des opinions contenues dans son film », a déclaré RSF, avant de poursuivre : « Cette interdiction est d’autant plus dommageable pour l’image du Koweït qu’il est le seul pays de la région à avoir, à ce jour, pris une telle mesure ».
Abdel-Aziz Bou Dastour, responsable du département cinéma au ministère de l’Information, a qualifié « Fahrenheit 9/11″ d' »insultant » pour la famille royale saoudienne. « Nous possédons une loi qui interdit les offenses à l’encontre de nations amies et les liens entre le Koweït et l’Arabie saoudite sont particuliers », a-t-il affirmé. Il a ensuite ajouté que le film « critique la politique des Etats-Unis sur l’invasion de l’Irak », ce qui « revient à critiquer le [rôle du] Koweït dans la libération de l’Irak » et « aurait provoqué la colère des Koweïtiens ».
En juillet, la Compagnie nationale de cinéma du Koweït (étatique), propriétaire des salles de cinéma dans l’émirat, avait déposé, auprès du ministère de l’Information, une demande de visa d’exploitaton pour « Fahrenheit 9/11 ».
Le documentaire-pamphlet de Moore est déjà dans les salles depuis plusieurs semaines aux Émirats arabes unis et au Liban, où il connaît un franc succès. « Fahrenheit 9/11 » est sorti simultanément, le 3 août, au Qatar, au Bahrein ainsi qu’à Oman et devrait prochainement être diffusé en Egypte. Des versions piratées du documentaire circulent par ailleurs clandestinement dans plusieurs pays de la région.