Selon une source fiable à l’intérieur de la Syrie, Darwish a été soumis à la torture et autres mauvais traitements pendant sa détention et des interrogatoires dans les locaux des Services de renseignement de l’Armée de l’air à El Mezzeh, et il y a de bonnes raisons de penser que sa vie est en danger.
(RSF/IFEX) – Le 14 mars 2012 – Les organisations soussignées expriment leur grave inquiétude pour la sécurité de M. Mazen Darwish, président du Centre Syrien des Médias et de la Liberté d’Expression (CSM), basé à Damas, et de 7 de ses collègues, arrêtés par des membres des Services ds renseignement de l’Armée de l’air, le 16 février 2012, lors d’une perquisition de leur bureau à Damas.
Selon une source fiable à l’intérieur de la Syrie, M. Darwish a été soumis à la torture et autres mauvais traitements pendant sa détention et des interrogatoires dans les locaux des Services de renseignement de l’Armée de l’air à El Mezzeh, à Damas. Nous avons de bonnes raisons de penser que sa vie est en danger, plus spécialement car M. Darwish souffre de graves problèmes de santé préexistants, qui requièrent un traitement médical et affaiblissent sa condition.
M. Darwish a été arrêté avec 15 autres personnes pendant la perquisition du 16 février. Les sept femmes ont été libérées dans les 48 heures suivantes, mais doivent se présenter tous les jours pour interrogatoire au centre de détention. M. Shady Yazbek, en visite au CSM ce jour-là et arrêté en même temps que les employés, a été libéré le 12 mars 2012. Aucune poursuite n’a encore été engagée contre eux.
Depuis leur arrestation il y a presque un mois, M. Mazen Darwish et les 8 autres personnes ont été maintenues au secret dans ce centre de détention des Services de renseignements de l’Armée de l’air à El Mezzeh, Damas. Ils n’ont aucun accès à leurs collègues, leurs familles ou à leurs avocats, mais aucune plainte n’a pour l’instant été formulée à leur encontre.
Les organisations soussignées sont très inquiètes du sort réservé aux personnes qui sont toujours en détention depuis le raid contre le bureau du SCM, et répètent leur appel aux autorités syriennes à libérer les détenus sans condition, puisque leur détention est apparemment liée à leurs activités pacifiques de défenseurs des droits de l’Homme, blogueurs et journalistes.
Aux côtés de M. Mazen Darwish, les autres employés du CSM arrêtés sont M. Hani Zitani, M. Abdel Rahman Hamada, M. Hussein Gharir, M. Mansour Al-Omarei, M. Joan Fersso , M. Ayham Ghazoul et M. Bassam Al-Ahmed.
Les groupes soussignés ont documenté l’usage systématique et à grande échelle de la torture par les services de sécurité syriens contre les détenus depuis le début des troubles dans le pays. Selon le Centre de Documentation sur les Violations, un réseau d’activistes syriens, au moins 386 détenus sont morts en prison depuis le début du soulèvement le 15 mars 2011.
Les organisations soussignées réitèrent que les autorités syriennes sont responsables et redevables devant le droit international de garantir l’intégrité physique et psychologique de tous les détenus, dont M. Mazen Darwish et ses collègues. De plus, les autorités syriennes doivent immédiatement mettre un terme aux arrestations arbitraires et au harcèlement des défenseurs des Droits de l’Homme, y compris ceux qui défendent la liberté d’expression, les journalistes et les blogueurs. Les autorités doivent libérer toutes les personnes qui sont détenues arbitrairement.