Deyda Hydara a été abattu pendant la nuit du 16 décembre 2004, en compagnie de deux de ses employées. Sa famille vient de déposer une requête auprès de la Cour communautaire de la CEDEAO pour obliger les autorités à lancer une enquête approfondie sur l'affaire.
(MFWA/IFEX) – Aujourd’hui marque le septième anniversaire de l’assassinat d’un éditeur gambien chevronné et défenseur de la liberté de la presse, Deyda Hydara, qui a été abattu pendant la nuit du 16 décembre 2004. Pour commémorer l’occasion, la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) renouvelle son appel aux dirigeants africains pour qu’ils interviennent en vue d’endiguer la vague des violations des droits humains en Gambie.
Hydara, un critique passionné du président Yahya Jammeh, a reçu trois balles dans la tête. Deux de ses employées, Ida Jagne et Nyang Sarang, qui étaient en sa compagnie, ont reçu des balles dans les jambes. Plus tôt dans la journée, son journal, « The Point », avait fêté son treizième anniversaire.
Après plusieurs années de manque d’enquête sérieuse sur l’assassinat de la part des autorités gambiennes, deux de ses enfants ont déposé une requête auprès de la Cour communautaire de la CEDEAO pour demander à celle-ci d’obliger les autorités à lancer une enquête approfondie sur cette affaire. La MFWA avait déjà déposé deux autres requêtes au nom des journalistes dont les droits ont été abusés afin de leur obtenir justice.
L’assassinat d’Hydara a été suivi d’une intensification des agressions violentes perpétrées contre les journalistes et les médias. Les journaux et les stations de radio considérés comme étant critiques à l’égard du gouvernement ont été fermés. Les journalistes ayant publié des articles désagréables au gouvernement ont eu leur juste part de traitement violent. Plusieurs d’entre eux, de peur d’être arrêtés et torturés, ont désormais pris le chemin de l’exil.
La MFWA exhorte la communauté internationale à soutenir la pression exercée sur le gouvernement du président Jammeh pour qu’il mette fin à l’impunité et qu’il fasse de sorte que la situation affreuse des droits des médias du pays soit améliorée.