Si les journalistes sont reconnus coupables, ils encourent la peine de mort par pendaison.
(RSF/IFEX) – Le 18 juin 2010 – Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiètude sur le déroulement du procès de quatre journalistes du quotidien d’opposition Raï Al Shaab. Abuzar Al Amin, rédacteur en chef adjoint, Ashraf Abdelaziz, rédacteur en chef, Altahir Ibrahim, chef du service politique et Ramadan Mahgoub, secrétaire de rédaction, sont jugés depuis le 9 juin 2010 par la cour criminelle de Khartoum Nord, pour actes de terrorisme et d’espionnage.
Le 16 juin 2010, le porte-parole des avocats de la défense, Kamal Elgizuli, a annoncé leur retrait, suite au refus de la cour d’entendre trois des quatre témoins cités à décharge. Les juges ont justifié leur décision en affirmant que les témoignages pouvaient reposer sur des rumeurs et ne pas être objectifs parce que provenant de rivaux politiques.
« Nous condamnons le refus émis par la Cour. Cela représente une véritable atteinte aux droits de la défense. Nous exigeons que le procès de ces journalistes soit conforme aux standards internationaux qui garantissent le droit à un procès équitable.
Dans cette affaire, où les journalistes risquent la peine de mort par pendaison, la Cour ne peut pas se permettre de priver la défense de témoignagnes essentiels », a déclaré Reporters sans frontières
« Nous tenons à souligner l’intégrité des avocats des journalistes qui se sont retirés par respect envers les accusés, afin de dénoncer publiquement les atteintes commises par la cour contre la procédure judiciaire », a ajouté l’organisation. Lors d’une conférence de presse tenue le jour même, les avocats ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas, dans de telles conditions, assurer convenablement leur rôle et leur devoir.
La Cour a donné trois jours aux journalistes pour choisir de nouveaux avocats. Passé ce délai (20 juin 2010), les juges nommeront eux-mêmes les représentants de la défense. La reprise de l’audience est fixée au 21 juin.
Si les journalistes sont reconnus coupables, ils encourent la peine de mort par pendaison en vertu de la loi antiterroriste soudanaise. « Nous sommes extrêmement choqués par la peine que les quatres journalistes encourent pour avoir simplement fait leur métier d’informateurs », a déclaré Reporters sans frontières.
Les quatres journalistes du quotidien d’opposition Raï Al Shaab, arrêtés au cours du mois de mai 2010, ont été mis en examen pour espionnage et terrorisme, suite à la publication de plusieurs informations jugées mensongères.