L'Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire a fait part de son inquiétude quant à la dégradation progressive des conditions de travail des journalistes depuis le début de la crise politique actuelle.
(MFWA/IFEX) – Le 5 mars 2011, pendant la nuit, le bâtiment qui abrite le journal d’État « Fraternité Matin » a été attaqué par des personnes non identifiées.
La correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que la Police a indiqué que les agresseurs, qui étaient à bord d’un véhicule aux vitres fumées, ont lancé une roquette de type RPG7 sur le bâtiment et que l’engin a échoué derrière les locaux du journal.
Toutefois, la correspondante a informé que l’attaque qui a eu lieu à environ 21h00 TU n’a fait aucune victime ni dégât matériel.
Depuis lors, la Police a ouvert une enquête sur l’affaire.
Dans un autre développement, le 4 mars, Déby Dalli Gbalawoulou, directeur du Conseil National de Presse (CNP), l’instance de régulation des médias qui est proche de M. Gbagbo, a reçu des menaces de mort de la part d’un homme non identifié qui serait un partisan de M. Alassane Ouattara, le Président de Côte d’Ivoire reconnu par la communauté internationale.
La correspondante a informé que la menace a été transmise au téléphone à B. A. Chantal, journaliste de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP). L’interlocuteur a accusé le directeur du CNP d’intimider les journaux pro-Ouattara.
Pour l’heure, l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) a fait part de son inquiétude quant à la dégradation progressive des conditions de travail des journalistes et des professionnels des médias en Côte d’Ivoire depuis le début de la crise politique actuelle.
Dans un communiqué publié le 3 mars, l’UNJCI a noté que l’environnement du travail du pays est devenu très dangereux et a exhorté les autorités ivoiriennes à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de préserver la liberté d’expression dans le pays.
Selon le communiqué, « la liberté d’expression et la liberté de la presse doivent être sauvegardées à tout prix et toute tentative d’intimidation ou de musellement des médias que l’on observe de part et d’autre est inacceptable ».
Par ailleurs, le 7 mars 2011, des partisans de M. Laurent Gbagbo basés à Blockhauss, un village situé à Cocody, une banlieue d’Abidjan, ont détruit des exemplaires des journaux pro-Ouattara en vente.
Les journaux pro-Ouattara sont réapparus dans les kiosques après une semaine d’absence pour protester contre ce qu’ils ont qualifié d' »intimidation » et de « harcèlement » par les autorités pro-Gbagbo.
La correspondante de la MFWA a rapporté que les partisans, majoritairement des jeunes de Blockhauss, ont saccagé les kiosques et chassé leurs gérants. Elle a également informé que les partisans se disent également déterminés à interdire la circulation de tous les journaux pro-Ouattara dans le secteur.