(RSF/IFEX) – Le 4 décembre 2002, la police a transféré Saleem Samad à la prison centrale de Dhaka après une audience au cours de laquelle ses avocats et sa famille n’ont pu s’entretenir avec le journaliste. Après cinq jours d’interrogatoire, les policiers ont fait en sorte que le transfert à la prison soit effectué sans […]
(RSF/IFEX) – Le 4 décembre 2002, la police a transféré Saleem Samad à la prison centrale de Dhaka après une audience au cours de laquelle ses avocats et sa famille n’ont pu s’entretenir avec le journaliste. Après cinq jours d’interrogatoire, les policiers ont fait en sorte que le transfert à la prison soit effectué sans que l’avocat du correspondant de RSF puisse obtenir de lui une signature pour lui donner pouvoir et ainsi engager de nouvelles procédures pour sa libération. La prochaine audience devrait avoir lieu le 9 décembre. Mais selon certaines sources à Dhaka, les agents du Département d’enquête criminelle (CID), maintenant en charge de l’affaire, pourraient être tentés de reprendre les interrogatoires après la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr.
En revanche, la famille de Samad ne cesse d’être harcelé par des policiers et des membres des services secrets. Son frère cadet, Shamim, qui a déposé la demande de libération sous caution, a été menacé d’arrestation et a dû se cacher pendant plusieurs jours. Le père de Samad, Abdus Samad, âgé de 81 ans, a été obligé de se lever en pleine nuit pour répondre aux questions des policiers qui ont investi et fouillé le domicile familial à au moins trois reprises. Sa belle-soeur est l’objet de menaces quotidiennes. Son épouse et son fils sont obligés de se cacher.
Déjà, le 2 décembre, les deux journalistes de Channel 4, Zaiba Malik et Bruno Sorrentino et leur traductrice Priscilla Raj, avaient été conduits à la prison de Dhaka. Leur chauffeur avait été libéré le même jour. À 20h00 (heure locale), les avocats et les diplomates avaient enfin pu rencontrer les journalistes à la prison. La police avait refusé auparavant d’appliquer une décision de la Haute Cour de justice d’accorder un accès aux détenus. Cette violation de la loi de la part des services de sécurité avait provoqué des tensions entre le gouvernement et l’ambassade britannique qui avait menacé d’une crise diplomatique. Selon les représentants des ambassades italienne et britannique, les deux journalistes et leur collaboratrice n’ont pas été frappés pendant leur interrogatoire. Le directeur de la prison a accueilli les journalistes dans son bureau avant de les faire transférer dans leur cellule.
Enfin, les autorités n’ont toujours pas transmis aux avocats les charges exactes qui pèsent contre leurs clients. La Cour a seulement annoncé que les deux journalistes européens sont accusés d’être entrés au Bangladesh sous une fausse identité et d’avoir conspiré contre le pays.
Une pétition internationale pour la libération des journalistes de Channel 4 et du correspondant de RSF est disponible sur www.rsf.org