Les journalistes accusent les autorités militaires de la mise sur écoute illégale de leurs téléphones comme moyen de faire taire l’opinion critique dans le pays.
(MFWA/IFEX) – Les journalistes du Mali accusent les autorités militaires de la mise sur écoute illégale de leurs téléphones comme moyen de faire taire l’opinion critique dans le pays.
Cette accusation suit l’arrestation et la détention éventuelle, le 12 mai 2012, de Birama Fall, le Directeur de Rédaction du bihebdomadaire privé Le Prétoire, basé à Bamako. Les autorités avaient de manière illégale mis sur écoute la conversation téléphonique entre Fall et un ancien ministre concernant le nombre des civiles tués lors du la tentative récente d’un contre-coup d’état. Fall a été, cependant, libéré sans accusation au bout de deux heures.
D’après le correspondant de la Fondation pour les Media en Afrique de l’Ouest les autorités s’en prennent au directeur de rédaction d’avoir conspiré avec l’ancien ministre pour exagérer le bilan de morts.
Selon les autorités, vingt-sept personnes ont été tués pendant la tentative de contre coup d’état échoué du 30 avril. Les chiffres officiels sont remis en cause par les Maliens qui insistent que le bilan ne représente pas le nombre de personnes enterrées dans les supposées « tombes communes de masse ».
Après sa libération Fall a affirmé qu’il “avait en effet eu vent d’un bilan non confirmé de plus de deux cent morts, information que je ne voulais pas publier.”
Dans une condamnation répandue, les organisations et associations des media au Mali avaient indiqué que l’arrestation du directeur de rédaction a mis en lumière une nouvelle forme d’attaque contre les medias du pays.
La MFWA ajoute sa voix à la dénonciation des autorités militaires et demande qu’on mette fin à l’hostilité contre le media du Mali, qui avant la prise du pouvoir illégale était l’un des pays des pays les plus libres en Afrique.