(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au docteur Rabiu Musa Kwankwaso, gouverneur de l’État de Kano, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, s’est inquiété à l’annonce d’une nouvelle loi, introduisant une peine de bastonnade pour les journalistes publiant des informations violant la sharia, la loi islamique. « Ce projet de loi, qui doit être voté avant […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au docteur Rabiu Musa Kwankwaso, gouverneur de l’État de Kano, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, s’est inquiété à l’annonce d’une nouvelle loi, introduisant une peine de bastonnade pour les journalistes publiant des informations violant la sharia, la loi islamique. « Ce projet de loi, qui doit être voté avant le 26 novembre, viole la Constitution nigériane, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiés par le Nigeria », a ajouté le secrétaire général de l’organisation. RSF a demandé au gouverneur de ne pas inscrire cette loi à l’ordre du jour de l’assemblée locale et de protéger l’intégrité physique des journalistes et la liberté de la presse dans son État.
Selon les informations recueillies par RSF, les médias de l’État du Kano ont rapporté dès la mi-novembre 2000, que le gouvernement régional souhaitait faire voter une loi condamnant les journalistes publiant des informations offensant la sharia à une peine de 60 coups de bâton. Le gouvernement du Kano n’a pas démenti ces informations et d’autres journaux ont affirmé à la mi-novembre qu’un comité de onze membres avait été mis en place pour examiner la proposition de loi préparée par l’émir (chef musulman) de l’État du Kano. Le 26 novembre, la sharia doit entrer en application dans l’État du Kano. En 2000, plusieurs États fédérés du nord du Nigeria ont introduit la sharia dans leur législation suscitant un intense débat médiatique dans le pays.