(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse abrégé de JED daté du 13 février 2007: Kinshasa, 13 février 2007 JED toujours préoccupé par la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Rwanda Journaliste en danger (JED) est profondément préoccupé par la situation de la liberté de la presse au Rwanda qui […]
(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse abrégé de JED daté du 13 février 2007:
Kinshasa, 13 février 2007
JED toujours préoccupé par la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Rwanda
Journaliste en danger (JED) est profondément préoccupé par la situation de la liberté de la presse au Rwanda qui ne cesse de se détériorer au jour le jour et appelle les autorités rwandaises au respect du droit pour les journalistes d’informer en toute liberté.
En effet, depuis le début de l’année 2007, comme par ailleurs durant l’année 2006 écoulée, arrestations arbitraires et agressions des journalistes ont repris de plus belle au Rwanda où aucune critique n’est tolérée, créant ainsi un climat de peur dans le chef des médias, surtout indépendants.
(. . .)
Deux journalistes croupissent en prison, à Kigali, depuis plus de 10 ans sans jugement. Il s’agit de Dominique Makeli et Tatiana Mukakibibi.
Makeli, journaliste à Radio Rwanda, émettant à Kigali, avait été arrêté, le 18 septembre 1994, et est actuellement détenu à la prison centrale de Kigali. Le journaliste est officiellement accusé d’avoir « incité au génocide dans ses reportages » pour avoir déclaré, au cours d’un reportage sur l’apparition de la vierge Marie: « Le parent est au ciel ». Le procureur en charge de ce dossier avait expliqué que dans le contexte de l?époque, cette phrase voulait dire: « Habyarimana est au ciel » (Habyarimana est le nom du président rwandais, d’origine hutu, dont l’assassinat avait déclenché le génocide en 1994).
Quant à Tatiana Mukakibibi, également journaliste à Radio Rwanda, arrêtée le 2 octobre 1996 et toujours détenue au cachot de Nteyo, elle est accusée d’avoir diffusé, le 6 avril 1994, date du début du génocide, des communiqués officiels et les listes des personnes envoyées par les préfectures du pays. Le 4 juillet 1994, elle avait diffusé un autre communiqué annonçant l’évacuation de Kigali.
Les deux journalistes avaient comparu devant une gacaca (un tribunal populaire mis en place pour juger les personnes impliquées dans le génocide de 1994) et avaient été classés par celle-ci dans la première catégorie comprenant « les planificateurs, organisateurs, incitateurs, superviseurs et encadreurs du génocide » devant être punis de mort. Depuis lors, leur procès n’a jamais débuté.
Eu égard à ce qui précède, JED demande aux autorités rwandaises:
(. . .)
– La libération de Dominique Makeli et Tatiana Mukakibibi, à défaut d’organiser dans un bref délai un procès juste et équitable sur leur présumée implication dans le génocide de 1994;
– De garantir, à tous les médias, tant publics qu’indépendants, la liberté de traiter et diffuser des informations sans être inquiétés, conformément aux articles 19 et 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques et de la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, instruments juridiques formellement ratifiés par le Rwanda.